La Maison Blanche répète qu'un cessez-le-feu à Gaza "ne bénéficierait qu'au Hamas"

Une trêve dans la bande de Gaza ne ferait que donner un répit au Hamas à l'heure où Israël multiplie les frappes aériennes contre ce groupe islamiste palestinien, a réaffirmé mardi la Maison Blanche suggérant plutôt des "pauses" pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

"Un cessez-le-feu à ce stade-ci ne bénéficierait qu'au Hamas", a déclaré mardi à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, qui a aussi prévenu que la situation allait encore s'empirer pour les civils.

Si Washington s'oppose à un cessez-le-feu complet, des arrêts sporadiques dans les combats afin de faciliter l'acheminement de l'aide à la bande de Gaza doivent être "considérés", a-t-il nuancé.

"Nous voulons voir les mesures de protection pour les civils. Or des pauses dans les opérations sont un outil, une tactique, qui peuvent y parvenir pour une période temporaire (...) mais cela n'est pas la même chose qu'un cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

Une aide humanitaire "pas assez rapide"

Le président américain Joe Biden a estimé mardi que l'aide humanitaire n'arrivait pas assez vite dans la bande de Gaza, assiégée et pilonnée sans relâche par Israël depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

L'acheminement n'est "pas assez rapide", a déclaré le président américain, questionné par la presse à la Maison Blanche sur l'aide humanitaire, qui a commencé à entrer samedi, mais au compte-gouttes, dans ce territoire de 362 km2 où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens.

Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU d'Antonio Guterres a appelé à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Pour apaiser cette souffrance immense, faciliter la distribution de l'aide de façon plus sûre, et faciliter la libération des otages, je répète mon appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat", a déclaré au siège de l'ONU M. Guterres, en dénonçant des "violations claires" du droit humanitaire à Gaza.

"Monsieur le secrétaire général, dans quel monde vivez-vous", a lancé le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen avant d'annuler sa rencontre avec Antonio Guterres.

"Comment pouvez-vous conclure un accord de cessez-le-feu avec quelqu'un qui a juré de tuer et de détruire votre propre existence", a ajouté Eli Cohen face à cette demande de "cessez-le-feu humanitaire immédiat".

Le ministère de la Santé du Hamas affirme que 5.791 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre et le début des frappes israéliennes sur la bande de Gaza. Ces bombardements sont une riposte à l'attaque sans précédent menée ce jour-là par le Hamas et qui a fait plus de 1.400 morts, tandis que de 200 personnes sont retenues en otage.

Article original publié sur BFMTV.com