Du Maghreb à la Russie, à quoi ressemblerait la politique étrangère du Rassemblement national?

Marine Le Pen et Jordan Bardella chantent l'hymne national lors d'un meeting du Rassemblement national avant les élections européennes, le 3 mars 2024 à Marseille. | Christophe Simon / AFP
Marine Le Pen et Jordan Bardella chantent l'hymne national lors d'un meeting du Rassemblement national avant les élections européennes, le 3 mars 2024 à Marseille. | Christophe Simon / AFP

La décision prise par le président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale a déclenché l'une des périodes les plus étranges de l'histoire de la Ve République. Si on en croit les sondages et les projections en sièges (577 circonscriptions sont en jeu), le 7 juillet, nous obtiendrons un Parlement divisé en trois blocs, dominé par le Rassemblement national (RN), suivi du Nouveau Front populaire, puis du centre et des Républicains (LR) non «ciottisés».

Cela nous offre, parmi les scénarios du lendemain du deuxième tour, une palette d'options: Premier ministre RN sans majorité absolue, Premier ministre NFP, Premier ministre de droite ou du centre, impossibilité de former un gouvernement, ou encore démission du président, ce qui précipiterait des élections présidentielles anticipées au beau milieu des Jeux olympiques, façon d'ajouter un peu plus au chaos déclenché le 9 juin au soir.

La géopolitique est la grande absente de cette campagne. Or, en ces temps de généralisation des conflits et des tensions, rien n'est plus important. Le problème français, c'est que l'État soi-disant «providence» y est déjà réduit à ses fonctions régaliennes, mais n'ose l'avouer à son électorat.

La politique économique n'est plus décidée par le gouvernement français depuis longtemps, les questions sociales et culturelles sont mondialisées, la démographie est une variable des flux migratoires, les frontières sont poreuses, les taux d'intérêt décidés en Allemagne ou aux États-Unis, et le gouvernement français, après trente ans d'endettement effréné et d'augmentation de la fiscalité et des dépenses, n'a plus la moindre marge de manœuvre budgétaire. En revanche, diplomatie, renseignement, et militaire restent entre les mains de l'occupant de l'Élysée, et dans une moindre mesure de celui de Matignon.

Si le Rassemblement national parvient à la tête du gouvernement, quel serait son programme…

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