Macron va se rendre en Égypte pour rencontrer le président al-Sissi après sa visite en Jordanie
Emmanuel Macron va se rendre au Caire, capitale de l'Égypte, après sa visite en Jordanie ce mercredi, a appris BFMTV de sources concordantes. Il y rencontrera le président Abdel Fattah al-Sissi.
L'Égypte, d'où transite l'aide humanitaire vers la bande de Gaza, est un acteur incontournable du conflit entre Israël et le Hamas.
Son président, le général al-Sissi, arrivé à la tête du pays lors d'un coup d'État en 2013, est à la fois un défenseur de la cause palestinienne et un ennemi des Frères musulmans, mouvance islamiste dont est issu le Hamas.
"Processus de paix"
Après de premières étapes mardi en Israël, puis à Ramallah, et un entretien mercredi matin avec le roi de Jordanie Abdallah II, à Amman, le président français poursuivra mercredi au Caire un déplacement visant à prévenir l'escalade militaire après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et à relancer le "processus de paix" pour la création d'un Etat palestinien.
Une vie palestinienne vaut une vie israélienne", a-t-il martelé en Cisjordanie, au côté du président Mahmoud Abbas, en appelant Israël à mesurer sa riposte aux attaques sans précédent du Hamas qui ont fait plus de 1.400 morts, en grande partie des civils, dont 30 ressortissants français.
"Je vois, j'entends les souffrances des populations civiles à Gaza", a-t-il ajouté, sans jamais incriminer directement l'armée israélienne qui bombarde l'enclave. "Nous vous exhortons, président Macron, à faire cesser cette agression", lui a répondu Mahmoud Abbas.
Réactiver la "solution à deux Etats",
Emmanuel Macron souhaite ainsi réactiver la "solution à deux États", palestinien et israélien, qui semblait devenue caduque ces dernières années sur fond de normalisation progressive des relations entre Israël et pays arabes voisins.
"Il est difficile en ce moment de parler de la reprise d'un processus de paix", a-t-il concédé alors qu'Israël panse encore ses plaies après des massacres sans précédent de civils sur le sol israélien.
"Mais elle est plus que jamais nécessaire" pour éviter que les "groupes terroristes les plus radicaux" ne continuent à prospérer, a-t-il déclaré à Ramallah. "Il ne peut y avoir de paix durable s'il n'y a pas la reconnaissance du droit légitime du peuple palestinien de disposer d'un Etat", a-t-il insisté.
Des doutes sur l'idée d'une "coalition" contre le Hamas
Emmanuel Macron entend aussi tester auprès des pays de la région sa proposition d'une "coalition" internationale pour "lutter" contre le mouvement islamiste palestinien Hamas. Selon son entourage, il s'agirait de créer une nouvelle coalition, ou d'étendre au combat contre le Hamas celle qui existe depuis 2014 pour lutter contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, à laquelle participent Paris mais aussi des pays arabes.
Mais pour l'heure, les experts doutent de la possibilité d'étendre ou répliquer la coalition visant Daech. De nombreux pays arabes ne partagent pas la position des Occidentaux sur le Hamas. Certains sont en outre ouvertement hostiles à Israël, notamment Bagdad, qui ne reconnaît pas l'existence-même du pays.
Face à un risque d'embrasement du conflit, le président français a aussi appelé l'Iran, puissant soutien du Hamas, et ses alliés régionaux, le Hezbollah libanais et les Houthis au Yémen, à "ne pas prendre le risque d'ouvrir de nouveaux fronts".