Macron dans l’Hérault pour parler de l’école et du salaire des enseignants

Macron dans l’Hérault ce 20 avril, que va-t-il y faire ? (Photo de Macron prise le 19 avril 2023)
Macron dans l’Hérault ce 20 avril, que va-t-il y faire ? (Photo de Macron prise le 19 avril 2023)

POLITIQUE - Après l’Alsace où il a été copieusement hué, Emmanuel Macron est en visite dans l’Hérault ce jeudi 20 avril. Il se rendra à Ganges, dans le nord du département, où il échangera avec des enseignants, des élèves et des parents.

« Le chef de l’État a rappelé l’importance fondamentale de l’Éducation nationale, pilier de notre pacte républicain, garant de la lutte contre les inégalités et le déterminisme, condition du progrès pour mieux vivre », a rappelé l’Élysée dans un communiqué publié mardi soir.

« Lors de son adresse aux Français le 17 avril, le chef de l’État a redit son engagement de changer notre école pour lui permettre de renouer avec l’ambition d’être l’une des meilleures d’Europe », ajoute la présidence. Surtout, lors de son allocution, Emmanuel Macron a promis que l’école changerait « à vue d’œil » dès septembre.

Augmentation des enseignants… sous conditions

Selon plusieurs sources macronistes, il pourrait à cette occasion faire des annonces sur la rémunération des enseignants. Dès la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait avancé deux pistes pour répondre au problème d’attractivité du métier d’enseignant : d’un côté une hausse « inconditionnelle » de 10 % des salaires, et de l’autre une augmentation liée à de nouvelles missions, appelée « pacte ».

L’idée est accueillie avec circonspection – c’est peu de le dire – sur le terrain. Toutes les organisations syndicales avaient claqué la porte des négociations en mars sur la partie « pacte », refusant le « travailler plus pour gagner plus ».

C’est « un outil déguisé en revalorisation » qui « exploite le fait que les collègues ne sont pas assez payés », affirmait à l’AFP Antoine Tardy, co-secrétaire académique du SNES-FSU Versailles, avant le déplacement.

Les syndicats jugent en outre peu crédible la promesse du « remplacement systématique des enseignants absents ». Dans le « pacte », les enseignants devront s’engager sur les remplacements de courte durée dans le second degré. Le gouvernement va donner un « os à ronger aux parents d’élèves pour qu’ils croient que leur enfant va être suivi », estimait Benoît Connétable, professeur de mathématiques au lycée Carnot et secrétaire FO des lycées et collèges parisiens.

Pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissements, il faudrait « que l’État s’engage à avoir des viviers de remplaçants. Et pour cela, il faut plus de moyens sur la table ». Or « on va supprimer des postes à la rentrée, ce n’est pas comme ça qu’on pourra assurer les remplacements », relève Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Que va précisément faire le président ?

Emmanuel Macron doit visiter le collège Louise-Michel en compagnie de son ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye et de la secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Mirallès. Il est attendu à 11h15 au collège. Un échange avec des enseignants des élèves et des parents est prévu vers 11h44.

« L’idée de ce déplacement est à la fois de parler éducation et ruralité. L’établissement se trouve dans une zone considérée comme précaire, mais parvient à obtenir d’excellents résultats, avec des élèves qui ont ensuite de très beaux parcours », explique l’entourage du président, cité par Midi Libre. Il restera environ une heure et devra être rentré à Paris en milieu d’après-midi.

Selon le communiqué de l’Élysée, il abordera trois axes pour poursuivre la transformation de l’école publique : « redonner confiance aux parents, mener une politique ambitieuse pour l’excellence des élèves et enfin assurer une meilleure reconnaissance aux enseignants ».

Accueil un peu frisquet à prévoir

Mais le président risque d’être accueillis assez fraîchement. Plusieurs syndicats ont d’ores et déjà annoncé leur intention de manifester à Ganges.

Des manifestations sont prévues à 10 heures dans cette ville, à 11h30 à Lunel, à 18h30 à Béziers ou à 19 heures à Bédarieux, selon 20 Minutes. À Montpellier, c’est à la gare Saint-Roch que les organisations syndicales appellent à se réunir, à 12 heures.

« Nous appelons tous nos collègues qui le pourront à prendre leur disposition pour se rendre […] devant la gare », indiquent dans un communiqué commun les syndicats de l’Hérault, qui promettent « d’organiser le combat jusqu’au retrait de cette contre-réforme des retraites ».

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