Macron dans le Jura : ce qui se cache derrière l’arbre que le président va planter pour sauver la forêt
Le président de la République va participer à la replantation d’une forêt communale avec des collégiens. Une façon de mettre en lumière son projet « un jeune - un arbre. »
POLITIQUE - Président de la République (et des massifs forestiers). Emmanuel Macron se rend dans le Jura, ce vendredi 24 novembre, pour mettre en lumière le plan « un jeune - un arbre » qu’il avait annoncé début septembre dans l’émission « Hugo Décrypte », sur Youtube.
Pour rappel, le chef de l’État avait alors expliqué son souhait de voir les élèves de chaque génération de 6e « planter un arbre pour la Sainte-Catherine » et ainsi participer aux reboisements des forêts du pays. Deux mois et demi plus tard, à la veille de la journée où « tout bois prend racine », selon la maxime bien connue des jardiniers, il est donc temps de passer aux travaux pratiques.
Au programme de cette virée jurassienne : Emmanuel Macron doit échanger avec des membres de l’ONF (l’Office national des forêts) et discourir auprès de ceux qui se sont battus contre les incendies dans la région l’année dernière, après avoir pris connaissance du fonctionnement de l’écosystème de la forêt locale.
Le cèdre de l’Atlas à l’honneur
Et en point d’orgue de la journée, le chef de l’État participera avec des collégiens de la région à une opération de replantation d’une parcelle de forêt communale. L’occasion pour lui de manier la pelle et de défendre sa vision de « l’écologie à la française ». Mais pas seulement.
Dans le Jura, il sera aussi question de la « résilience », un thème cher au président de la République, des forêts françaises et de leur adaptation au changement climatique. Emmanuel Macron et les collégiens qui l’accompagnent vont effectivement planter des essences d’arbres résistantes, comme l’érable, le sapin, le chêne ou le cèdre de l’Atlas en lieu et place d’épicéas, reconnus comme plus fragiles face aux bouleversements climatiques.
Comme l’a expliqué l’Élysée à des journalistes en marge de cette visite, le « projet ’un jeune-un arbre’ a suscité énormément d’envie et d’ambitions de la part des acteurs qui travaillent sur les enjeux liés aux arbres et à la forêt ». L’opération devrait donc se décupler, sur le terrain, l’année prochaine avec la mise en place d’une « plateforme de réservation qui permettra aux enseignants de trouver » un ou plusieurs projets de reboisement pour faire participer leur classe.
Souveraineté sauce forestière
Au-delà des questions de biodiversité ou de planification écologique, la virée présidentielle permettra également à Emmanuel Macron de donner corps à plusieurs de ses marottes. Au-delà parfois de la fameuse planification écologique.
Il sera par exemple question de souveraineté, un thème que le président de la République essaie régulièrement de mettre en avant, sur les questions sanitaires, européennes et désormais… forestières. « En toute cohérence », avec le projet politique d’Emmanuel Macron, les plants qui seront mis en terre ce jeudi sont « issus d’une pépinière française, locale », prenaient soin de préciser ses conseillers en amont de la virée.
« Être capable de maîtriser l’ensemble de la chaîne, de la graine à l’arbre, est tout aussi essentiel pour notre souveraineté » que les efforts mis par exemple sur l’industrie avec l’implantation d’usine de batteries électriques, notamment à Dunkerque, disaient-ils encore.
Enfin, Emmanuel Macron ne se privera pas d’insister sur la dimension pédagogique, symbolique (avec la mobilisation de collégiens et lycéens) et historique d’un tel projet à l’heure où, toujours selon les mots de ses conseillers, « le lien étroit entre les Français et la nature ou leur paysage s’étiole un peu ».
« Ce n’est pas anodin si on fait ce déplacement à la veille de la Sainte-Catherine », faisait ainsi valoir l’Élysée avant le déplacement, en référence à cette date associée à une croyance populaire qui en fait la meilleure période pour les plantations. Emmanuel Macron cherche à « revivifier cette tradition de l’histoire de notre pays dans un monde ou des Français nous disent regretter avoir perdu ce lien avec la nature ». Un arbre, deux coups.
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