Ces méduses savent régénérer leurs tentacules et les scientifiques viennent seulement de l’expliquer

Ces méduses savent régénérer leurs tentacules et les scientifiques viennent seulement de l’expliquer.
Université de Tokyo Ces méduses savent régénérer leurs tentacules et les scientifiques viennent seulement de l’expliquer.

ANIMAUX - Les méduses Cladonema pacificum ont un superpouvoir : leurs tentacules peuvent repousser en seulement 2 ou 3 jours. Si les scientifiques connaissaient déjà cette capacité de régénération, ils n’avaient pas encore expliqué son processus. Mais grâce à une étude menée par l’université de Tokyo, ce mystère est désormais résolu.

Ne vous inquiétez pas, on ne parle pas ici des méduses qui habitent nos mers. Il s’agit en fait d’un spécimen minuscule, de la taille de l’ongle d’un petit doigt, que l’on trouve au large de la côte de la Californie et du Panama. Une fois blessé, cet animal se sert de cellules spécifiques pour faire repousser très vite ses tentacules, sans lesquels il lui serait impossible de chasser et de se nourrir.

Les résultats, publiés le 21 décembre dans la revue scientifique PLOS Biology, pourraient représenter une avancée significative pour permettre la régénération dans le corps humain.

Des cellules miraculeuses

Parmi les animaux capables de se régénérer figurent les cnidaires, une famille comprenant les anémones de mer, les coraux et les méduses. De nombreuses espèces de méduses sont capables de faire repousser des organes de leur corps. Certaines savent même « renaître » : quand elles subissent un stress trop fort, certaines méduses quasi-immortelles peuvent retourner à leur état primitif, pour donner ensuite vie à d’autres méduses.

Pour analyser la guérison ultrarapide des Cladonema pacificum, les scientifiques ont sectionné les tentacules de certains spécimens et ont observé directement leur régénération. Pour la première fois, ils ont pu expliquer les étapes de formation de ce que l’on appelle le blastème, l’ingrédient clé pour reconstruire l’appendice manquant. Il s’agit d’un amas de cellules indifférenciées capables de réparer les dommages subis et de se développer pour reformer le tentacule.

Le processus de régénération du tentacule
University of Tokyo Le processus de régénération du tentacule

Jusqu’à présent, les scientifiques ne comprenaient pas exactement comment cette structure se formait. La réponse se trouve en fait dans l’association de deux éléments différents : d’un côté, les cellules prolifératives spécifiques à la réparation (« repair-specific proliferative cells » ou RSPC), de l’autre, les cellules souches résidentes. Ces dernières sont présentes sur les tentacules tout au long de la vie de la méduse. Elles n’ont pas de fonction assignée et peuvent donc contribuer à réparer n’importe quel type de cellule dont le corps a besoin pour renouveler ses tissus.

En revanche, les cellules spécifiques interviennent seulement au moment de la blessure et ont principalement la fonction de reconstituer l’épithélium, la fine couche externe du tentacule.

La régénération dans l’homme

Les scientifiques ont remarqué que ce processus n’était pas éloigné de celui utilisé par les salamandres, un autre animal capable de se régénérer.

« Nous pouvons supposer que la formation de blastème est une caractéristique commune acquise indépendamment au cours de l’évolution animale », explique le chercheur Sosuke Fujita, premier auteur de l’étude. Il suggère que des organismes très différents peuvent ainsi développer indépendamment des traits similaires au cours de leur évolution.

Expliquer comment les méduses ont évolué pour développer cette caractéristique pourrait donc se révéler crucial : les scientifiques pourraient un jour trouver le moyen de donner aux humains la capacité de régénérer des parties du corps. « Comprendre les mécanismes de formation du blastème chez les animaux capables de se régénérer pourrait nous aider à identifier les composants qui améliorent nos propres capacités de régénération », estime Sosuke Fujita.

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