Médine visé par la plainte de deux élues RN

Le rappeur Médine, ici à Gronfreville-l'Orcher le 23 mars.
Le rappeur Médine, ici à Gronfreville-l'Orcher le 23 mars.

POLITIQUE - Deux élues RN de Gironde, dont la députée Edwige Diaz, ont porté plainte, ce mercredi 12 avril, contre le rappeur Médine qui a fait mettre en pièces par son public une figurine en papier mâchée décorée de leurs portraits, ce samedi, lors d’un concert à Agen.

Selon la plainte déposée pour « provocation à la haine ou à la violence », dont l’AFP a pu lire des extraits, ce vendredi, les élues Rassemblement national Edwige Diaz et Julie Rechagneux estiment que le rappeur « s’est rendu coupable d’un appel au lynchage sur (leur) personne ».

Samedi 8 avril à Agen, le rappeur a fait détruire une pinata, cet objet décoré que les enfants doivent frapper pour récupérer bonbons et jouets lors des fêtes d’anniversaire, une tradition importée du Mexique. Geoffroy Gary, le représentant du parti Reconquête ! d’Éric Zemmour en Lot-et-Garonne était également visé.

« Une infamie », selon Le Pen

Pour Marine Le Pen, les « menaces » de Médine sont « une infamie ». « C’est un véritable appel à la violence et à la haine ! La justice doit désormais se saisir au plus vite pour faire condamner ces ignominies », a tweeté la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.

Avant son concert à Agen, les deux élues RN avaient refusé de voter au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine une subvention de 65 000 euros accordée à l’association ADEM, gestionnaire de la salle de spectacle du Florida en raison de la venue de l’artiste.

À Albi, dans le Tarn, quelques jours plus tôt, le rappeur avait déjà fait parler de lui en lançant des fléchettes sur des portraits des élus Bernard Carayon (LR) et Frédéric Cabrolier (RN) qui s’étaient opposés à sa venue.

Médine ironise

Les messages publiés par Médine ont entraîné « un déferlement de haine », un « cyberharcèlement » avec une « centaine de tweets » de « menaces et d’insultes qui relève clairement de la discrimination politique, du sexisme et de l’injure », a assuré Edwige Diaz. « Il nous a jeté une première fois en pâture à ses 205 000 followers puis une deuxième fois à son public », s’est-elle indignée auprès de l’AFP évoquant une « vraie menace » pour sa sécurité.

« Une pinata, il faut lui taper dessus avec un bâton », a souligné la députée de Gironde, qui regrette l’absence de soutien de la classe politique et des associations féministes.

En réponse à un tweet indigné d’Edwige Diaz, Médine a ironisé sur Twitter, dans un tweet depuis retiré, en déclarant « présenter toutes (ses) excuses aux pinatas du monde entier, pour leur avoir fait supporter ce cosplay (déguisement, ndlr) de député RN ».

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