Les mères orques sacrifient leur vie pour éduquer leurs petits

Orca pod in the calm waters of the Great Barrier Islands, North Island, New Zealand.
Michele Westmorland / Getty Images Orca pod in the calm waters of the Great Barrier Islands, North Island, New Zealand.

ANIMAUX - Il n’y a pas que chez les êtres humains que le partage des tâches parentales suscite des inégalités. Selon une étude publiée dans la revue Current Biology, c’est aussi le cas des animaux, et notamment des mères orques des eaux du Pacifique Nord, au large de Vancouver. Des scientifiques britanniques de l’Université d’Exeter, qui ont participé à une étude de plusieurs décennies, ont découvert que les femelles sacrifiaient leur vie pour éduquer leurs fils.

C’est le professeur Darren P. Croft, chercheur spécialisé dans le comportement des animaux qui a coordonné toute l’opération. L’étude est basée sur un groupe de 73 spécimens analysés sur près de 40 ans par le Center for Whale Research (CWR), qui vise à comprendre le fonctionnement familial des épaulards.

Cela permet de donner « un nouvel aperçu de la vie sociale et familiale complexe de ces animaux étonnants » a confié le scientifique à la BBC. Au total, c’est près de 40 femelles qui ont été étudiées entre 1982 et 2021.

Des mâles très dépendants

« Chez plusieurs mammifères sociaux, les mères continuent d’améliorer la survie de leur progéniture jusqu’à l’âge adulte, mais la question de savoir si ces soins prolongés entraînent des coûts reproductifs pour les mères, et représentent donc un investissement maternel, n’était pas encore bien compris », explique l’étude en introduction. Et de fait, selon le fait d’avoir un mâle réduit considérablement les chances des mères orques d’avoir à nouveau des petits à l’avenir. L’énergie dont elles ont besoin pour nourrir leur fils est tellement importante qu’elles prennent moins de temps pour élever leurs autres petits.

Cela s’explique aussi par le fait que les mâles ne deviennent jamais vraiment indépendants. Ils restent, toute leur vie, en contact avec leur mère en exigeant de la nourriture. Tandis que les femelles quittent, elles, le groupe pour se reproduire avec d’autres mâles.

« Nos recherches précédentes ont montré que les fils ont plus de chances de survivre si leur mère est là. (...) Les mères d’épaulards paient un coût élevé en termes de reproduction future pour maintenir leurs fils en vie », a déclaré le Dr Michael Weiss de l’Université d’Exeter et du Center for Whale Research au média anglais.

En réalité, les femelles perçoivent cela comme un « investissement ». Si leur fils devient un des plus grands mâles de la population, alors « c’est lui qui engendrera une grande partie de la prochaine génération », selon le professeur Croft. Et c’est très loin d’être sans conséquence à long terme, puisque les épaulards se retrouvent menacés d’extinction, en partie à cause de ce phénomène qui touche les mamans orques. Les scientifiques eux, sont très préoccupés concernant le futur de cette espèce.

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