La mère de Reyhaneh témoigne : « Le régime iranien nous intime de nous soumettre ou de mourir »

Sourire enveloppant derrière lequel pointe une tristesse abyssale, Sholé Pakravan est l’héroïne malgré elle d’un film documentaire déchirant sorti en salles cette semaine. « Sept hivers à Téhéran » retrace le combat désespéré d’une mère pour soustraire sa fille à la potence. Le crime de Reyhaneh, 19 ans au moment des faits ? Avoir poignardé dans un réflexe de survie l’homme, proche des Gardiens de la Révolution, qui tentait de la violer. La loi du talion appliquée par la République Islamique d’Iran est aussi aveugle qu’implacable : après sept hivers passés dans un cachot glacial, privée d’air, de lumière et d’eau potable, la jeune femme a été pendue par le fils de son agresseur, broyée par une justice kafkaïenne faisant passer les victimes pour des coupables. De passage à Paris, sa mère nous a confié son deuil impossible mais également l’espoir qui affleure timidement depuis le début de la révolution populaire initiée six mois plus tôt. Des jeunes filles d’un courage inouï défiant le régime des mollahs, derrière lesquelles elle ne peut s’empêcher de voir « l’ombre et l’âme de sa fille ».

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En préambule, cet avertissement : « Ce film comporte des images et des sons enregistrés clandestinement en Iran. Filmer dans des bâtiments publics est passible d’au moins cinq ans de prison ». Puis des lettres manuscrites en farsi défilent à l’écran. Certains sont estampil...


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