Mélenchon et le lit de Procuste

Thésée mettant Procuste hors d’état de nuire. - Credit:akg-images / Erich Lessing
Thésée mettant Procuste hors d’état de nuire. - Credit:akg-images / Erich Lessing
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Dans la mythologie, Procuste n'était pas un type bien. Sa lubie ? Prétendre offrir l'hospitalité aux voyageurs qui se rendaient à Athènes (près de laquelle il vivait) et leur désigner deux lits : un grand et un petit. Mais c'est Procuste qui choisissait pour eux. « Ceux qui étaient petits de taille il les allongeait dans le grand lit et il leur déboîtait toutes les articulations jusqu'à les faire devenir aussi grands que le lit », écrit Apollodore au IIe siècle avant notre ère. « Les grands, en revanche, il les mettait dans le petit lit et leur sciait les membres qui dépassaient. » Un siècle plus tard, dans la version de Diodore de Sicile (autre érudit grec), il n'y a plus qu'un seul lit, mais le protocole reste le même : Procuste brise les petits en leur étirant les membres, et ratiboise les grands en les leur tranchant. Dans la campagne actuelle, Jean-Luc Mélenchon fait penser à Procuste. Ou plutôt à un demi-Procuste : il se contente de couper tout ce qui dépasse. Alexis Corbière, Raquel Garrido ou Danielle Simonnet en savent quelque chose, « raccourcis » par le chef des Insoumis parce qu'ils n'étaient pas assez... soumis. L'expression « mettre sur le lit de Procuste » signifie contraindre à une règle étroite, tyrannique. Dans la mythologie, Procuste fut mis hors d'état de nuire par Thésée. On cherche en vain, à gauche, le Thésée de Mélenchon. Tant on a plutôt vu, jusqu'ici, les gens se coucher.