"Love is blind" sur Netflix : d’anciens candidats racontent les coulisses peu reluisantes du tournage

Plusieurs anciens candidats de la télé-réalité de Netflix accusent la production de les avoir privés d’eau, de nourriture, de sommeil et de soutien psychologique.

Au nom de l’amour, et surtout de l’audimat, tout est permis. Depuis sa création en 2020, Love is blind connaît un franc succès. Mais les coulisses de la série de télé-réalité de Netflix, dont les nouveaux épisodes de la saison 5 sont sortis vendredi 6 octobre, sont eux moins glorieux.

L’émission de blind dating promet chaque saison à quinze hommes et quinze femmes de trouver un partenaire pour la vie, en apprenant à se connaître dans des « pods » (des sortes de capsules), sans jamais se voir. Une fois fiancés, ils se rencontrent enfin physiquement et testent leur couple de retour dans la vie quotidienne, avant de dire « je le veux » (ou pas) devant l’autel.

Contrairement à d’autres programmes de télé-réalité de Netflix, Love is blind est présenté aux participants et aux spectateurs comme une expérience sociologique pour trouver l’amour. Mais de nombreux participants sont sortis en se sentant manipulés et maltraités.

En 2022, Jeremy Hartwell, candidat de la saison 2, a poursuivi Netflix et la société de production Kinetic Content en justice. Dans sa plainte, obtenue par People, il est écrit que « le mélange entre le manque de sommeil, l’isolement, le manque de nourriture et l’excès d’alcool a contribué à des conditions de travail inhumaines et à l’altération de l’état mental des participants ». Depuis, plusieurs autres candidats et assistants de production ont témoigné sur les coulisses peu reluisantes du tournage.

Trop d’alcool, pas assez d’eau

Une enquête du média américain Insider révèle que la production contrôle et limite l’accès à la nourriture et même à l’eau. Danielle Ruhl, une candidate de la saison 2, a raconté que pendant le tournage dans les pods, « il n’y avait qu’un œuf dur dans la cuisine et on devait se battre pour savoir qui pouvait le manger ».

Nick Thompson, son fiancé dans l’émission et désormais ex-mari, a lui révélé dans une vidéo Instagram avoir perdu près de 7 kg lors des trois semaines de tournage « à cause de l’accès limité à la nourriture et à l’eau ».

L’alcool, lui, coule à flots. Dans quasiment chaque scène, on voit les participants avec un gobelet doré à la main, devenu une marque de fabrique de l’émission. Une assistante de production a avoué à Insider que ses managers lui avaient suggéré d’apporter de l’alcool en plus lorsqu’un candidat demandait de l’eau. Dans sa plainte, Jeremy Hartwel affirme que la production les a « encouragés à consommer de l’alcool tout au long de la journée ».

Manque de sommeil

Et la fatigue n’arrange rien. Les participants tournent 20 heures par jour pendant les dix jours dans les pods, sans presque jamais voir la lumière du soleil. Trois anciens candidats ont même affirmé avoir « perdu la notion du temps » lors du tournage.

Ces conditions de travail, en plus de la fatigue émotionnelle du speed dating, expliquent que les participants soient souvent filmés en train de faire la sieste, cachés sous un plaid dans la salle commune. Pendant la saison 4, Tiffany Pennywell Brown s’était même endormie en plein rencard alors que son futur mari lui déclarait sa flamme.

« Le manque de sommeil était réel », a confirmé Danielle Drouin de la saison 1 à Insider, affirmant : « J’ai l’impression qu’ils le font exprès parce qu’ils essaient de vous briser. Ils veulent que vous soyez à bout de nerfs ».

Pas de soutien psychologique

Et lorsqu’un participant finit à bout de nerfs, les équipes de Love is blind y voient avant tout une bonne occasion de filmer une scène. En pleine crise de panique pendant le tournage de la saison 1, Briana Holmes a détaillé à Insider que les cameramen lui ont couru après « du plateau jusqu’aux caravanes ».

La crise de panique de Danielle Ruhl dans la saison 2 a été montrée comme une scène dramatique lors de la lune de miel au Mexique. Mais la réalité est toute autre. Contrainte par la production de rester dans sa chambre sans son « mari », la candidate a alors enlevé son micro et s’est cachée dans un placard par peur d’être filmée pendant sa crise.

« Ils ont envoyé Nick me voir parce qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il se passait et que son micro pourrait enregistrer ma voix », a-t-elle raconté dans une vidéo TikTok.

Lorsque le couple a demandé à partir, Danielle se confiant sur ses pensées suicidaires, la production les a poussés à rester, selon eux. Plusieurs participants ont rappelé qu’une clause dans leur contrat les engage à payer 50 000 dollars (plus de 47 000 euros) de dommages à Kinetic Content s’ils quittent l’aventure sans avoir eu l’autorisation de la production.

La production nie ces allégations

Dans une interview à Variety, publiée le 27 septembre, le PDG de Kinetic Content Chris Coelen a démenti ces allégations. La société de production avait déjà réfuté la plainte déposée par Jeremy Hartwell en 2022. Il a reconnu l’existence de la clause dans les premières saisons, mais a déclaré : « nous ne l’avons jamais appliquée ni menacé de l’appliquer ».

Les révélations des anciens candidats ont en tout cas déjà eu un effet sur l’émission : dans les premiers épisodes de la saison 5, Netflix semble avoir accordé une attention toute particulière à prouver que les participants ne mourraient pas de faim, comme l’ont remarqué des internautes.

L’équipe Love Is Blind fait attention à ce qu’on voit de la nourriture dans chaque plan suite aux allégations.

Ce que je préfère dans la nouvelle saison de Love Is Blind, c’est qu’ils fassent exprès de filmer des plans de nourriture et d’en parler, parce qu’un article a révélé que la production ne leur fournissait quasiment que de l’alcool.

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