Lorsqu’un réalisateur césarisé rencontre un artiste de légende, on obtient le plus beau documentaire de l’année !
“En découdre avec le passé de l’Allemagne”
Dans son gigantesque atelier aux allures d’usine, Anselm Kiefer pédale sur son vélo. Il navigue entre ses peintures, les déplace d’un mouvement léger de la main. Entouré d’images, il semble vivre dans un véritable paysage artistique dont il est le créateur.
Cet environnement où le plasticien prend des allures de démiurge rappelle l’ampleur de sa carrière : actif depuis les années 60, Anselm Kiefer est l’un des artistes allemands contemporains les plus célèbres. Encore aujourd’hui, 85 de ses réalisations, dessins et livres sont exposés au musée d’art moderne (MoMA) de New York.
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Malgré ce “palmarès”, et les caméras qui l’entourent dans Anselm : le bruit du temps, l’artiste n’est pas bavard. Il regarde ses œuvres, ne les commente pas. Personne n’ose interrompre son silence, si bien que le spectateur se sent plongé, lui aussi, dans sa contemplation. Car la connexion qui relie Anselm Kiefer à ses œuvres est palpable.
Né en 1945 dans l’Allemagne de l’Ouest d’après-guerre, Anselm Kiefer a été élevé dans les ruines et la honte nationale. Devenus véritable tabou, les actes perpétrés par le parti nazi ne sont jamais évoqués. Mais la distance temporelle qui le sé…
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