Ce que l'on sait sur "le prédateur des bois", soupçonné de cinq viols entre 1998 et 2008

Un appel à témoins avait été lancé en 2019 pour tenter d'identifier le
Un appel à témoins avait été lancé en 2019 pour tenter d'identifier le

Un homme de 62 ans a été mis en examen et écroué pour le viol de cinq jeunes femmes entre 1998 et 2008 en Charente-Maritime et en région parisienne. Il a été confondu grâce à une technique développée par le FBI.

Il avait été surnommé le "prédateur des bois" en raison de son mode opératoire. Un homme de 62 ans a été mis en examen et écroué cette semaine, suspecté du viol de cinq jeunes femmes entre 1998 et 2008. Il a pu être identifié et interpellé grâce à une technique scientifique développée par le FBI.

· Quels sont les faits qui sont reprochés à cet homme ?

Le premier viol dont est suspecté le mis en examen date du 4 décembre 1998. Ce jour-là, un homme enlève une jeune fille de 16 ans à La Rochelle, en Charente-Maritime. Il l'emmène dans un lieu isolé de la commune de Ballon, située à une vingtaine de kilomètres, la séquestre et la viole sous la menace d'une arme. L'homme recommencera selon le même mode opératoire en région parisienne, le 1er avril 1999, puis le 16 avril 2000, le 3 juillet 2000 et le 8 juin 2008. L'homme agissait à visage découvert. Après avoir violé ses victimes, il les relâchait. Il a également volé des effets personnels à deux d'entre elles.

Toutes ses victimes étaient âgées de 15 ans à 19 ans.

· Comment la justice a enquêté pendant toutes ces années ?

Plusieurs informations judiciaires avaient été ouvertes sur les cinq viols à Paris, Versailles et Evry. Le 8 juin 2016, ces enquêtes avaient été regroupées au cabinet d'un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Paris.

"La jonction des procédures était justifiée notamment par des similitudes dans le mode opératoire (enlèvement dans une zone urbanisée, transport dans une zone boisée isolée sous la menace d'une arme) et la découverte d'un ADN commun, extrait des spermatozoïdes détectés sur les cinq victimes", a indiqué cette semaine dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

En 2019, un appel à témoins était lancé par l'Office central pour la répression des violences aux personnes. L'homme est décrit comme âgé de 60 ans environ, de type européen, mesurant "entre 1m80 et 1m90", avec des "yeux bleus très clairs", un "regard acier", un "visage émacié" avec des "rides frontales" et des "cheveux grisonnants". L'appel à témoin était accompagné d'un portrait-robot du suspect réalisé par un logiciel le rendant plus réaliste.

· Pourquoi le FBI a été saisi dans cette enquête ?

La procureure de la République de Paris a dévoilé que les autorités françaises ont fait appel au FBI pour identifier l'auteur de ces viols.

Le juge d'instruction parisien "sollicitait le 25 août 2021 les autorités américaines par le biais d'une commission rogatoire internationale aux fins d'analyse génétique", a expliqué la magistrate.

Le FBI a en effet développé une technique d'identification basée sur l'ADN de parentèle. Ces recherches permettent, à partir d'un ADN prélevé, de trouver des correspondances familiales avec le propriétaire de cet ADN.

Dans le cas présent, le 24 octobre, le FBI a réussi à déterminer que l'homme à qui appartient l'ADN découvert sur les victimes de viol avait un ascendant connu des autorités américaines. Il n'a pas été précisé pourquoi ce dernier figurait aux fichiers américains.

C'est ce rapport du FBI, "ainsi que les investigations menées à partir des éléments recueillis à l'époque des faits tenant notamment à la description de l'auteur et des véhicules utilisés pour transporter les victimes" qui ont abouti "à l'identification et à l'interpellation d'un homme de 62 ans à Courtry, en Seine-et-Marne", précise la procureure de Paris.

· Qui est l'homme mis en examen surnommé "le prédateur des bois" ?

L'homme interpellé et mis en examen est un retraité de 62 ans. Arrêté mardi et placé en garde à vue, l'homme, retraité, a reconnu en partie les faits lors de ses auditions, selon une source proche. Une comparaison de son ADN avec le profil génétique du suspect retrouvé sur les victimes a conclu à une correspondance.

Le suspect a été mis en examen jeudi pour "enlèvement et séquestration, viol commis sous la menace d'une arme, vol avec arme, agression sexuelle commise sous la menace d'une arme à l'égard de cinq victimes", indique la procureure dans le communiqué.

Il a été ensuite placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention.

Article original publié sur BFMTV.com

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