Ce que l'on sait de l'état de santé des enfants français libérés par le Hamas ce lundi

Trois franco-israéliens, âgés de 12 à 16 ans, ont été libérés ce lundi par le Hamas, dans le cadre de l'accord de trêve conclu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

52 jours de captivité. Erez Kalderon, Sahar Kalderon et Eitan Yahalomi ont été libérés ce lundi 27 novembre après avoir été otages pendant plus de sept semaines. Ces trois enfants franco-israéliens ont été enlevés par le Hamas le 7 octobre au kibboutz Nir Oz, proche de la frontière avec la bande de Gaza.

Âgés respectivement de 12, 16 et 12 ans, ils ont été emmenés à un hôpital de Tel-Aviv pour une "première évaluation médicale" après être passés dans les mains de membres de la Croix-Rouge pour leur transfert de la bande de Gaza vers Israël, via le passage de Rafah en Égypte.

• Les nouvelles "sont bonnes"

Sur RTL, la ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna affirme ce mardi que les nouvelles des trois enfants "sont bonnes". "Des infos indirectes que j’ai oui, il y a un suivi médical classique, mais ils ne semblent pas éprouver au-delà que ce que cette terrible détention a pu provoquer de choc psychologique, pour le moment tout va bien", assure-t-elle.

La coordinatrice s'occupant des familles d'otages français a par ailleurs également annoncé à BFMTV ce mardi matin que les trois ex-otages se portent bien et que "leur état est stable". Elle explique qu'Erez et Sahar Kalderon ont "passé leur nuit dans les bras de leur maman Hadas".

• Des examens médicaux menés à l'hôpital

"Ils vont faire l'objet d'un suivi médicalisé important. (...) Après plus de 50 jours de détention, vous imaginez l'impact en matière de nutrition, de sommeil", affirme sur Europe 1/CNews ce mardi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

Eitan, Erez et Sahar sont arrivés dans la nuit par hélicoptère à l'hôpital et ont été très raidement vus par des médecins pour un examen physique.

Si les adultes libérés sont quasiment immédiatement confrontés aux services de sécurité israéliens pour donner le plus d'informations possibles sur leur détention, les enfants sont eux préservés et restent entourés de leurs proches et des équipes médicales, notamment des psychologues, dans un espace qui leur est dédié à l'hôpital.

L'objectif de ces premiers moments n'est pas de parler de leur captivité mais de reprendre, comme ils peuvent, leurs habitudes. Il s'agit par exemple de se réhabituer à la lumière, car pour de nombreux otages ils ont été enfermés durant plus de 50 jours.

• Le jeune Eitan a subi des violences

"C’est une très grande joie, il va pouvoir vivre sa vie d’enfant qu'on lui avait volé", s'est réjouit Jocelyne Goldapper, grand-mère du petit Eitan, 12 ans. La tante du garçon a toutefois expliqué au micro de BFMTV que son neveu "a vécu des horreurs" entre les mains du Hamas. "Chaque fois qu'un enfant a pleuré, ils l'ont menacé avec une arme pour qu'il se taise", rapporte Deborah Cohen.

"Arrivé à Gaza, tous les civils, tout le monde l'a tapé. On parle d'un enfant de 12 ans!"

Deborah Cohen est particulièrement choquée d'apprendre que le jeune franco-israélien a dû regarder "le film de l'horreur", les images des attaques du groupe terroriste en Israël le 7 octobre dernier. "Hier on était tellement contents (...) mais maintenant, quand je sais ça, je m'inquiète", s'émeut-elle.

"Comment peut-on se sentir bien avec une expérience comme ça?", se demande-t-elle. "C'est un enfant calme, ça va lui prendre du temps pour qu'il fasse sortir ses émotions", souligne Deborah Cohen. Après ces sévices, elle espère malgré tout que "beaucoup d'amour"," beaucoup de câlins", "être entouré par toute sa famille" et le travail des psychologues lui permettront de surmonter ces épreuves.

• Le traumatisme des attaques

"Je pense que cela prendra du temps, c'est le début d'un processus de réhabilitation difficile pour Sahar et Erez qui sont encore jeunes et qui ont vécu une expérience insupportable", explique Ido Dan, l'oncle des enfants Kalderon.

Leur grand-mère et leur cousine ont été tuées par le Hamas lors des attaques du 7 octobre sur le kibboutz. "On va devoir leur annoncer la triste nouvelle, ils ne sont pas au courant et en même temps, on pense à leur père qui est toujours otage", affirmait-il dans la nuit, au moment de la libération.

Les pères des enfants, Ofer Kalderon (53 ans) et Ohad Yahalomi (49 ans), sont toujours considérés comme otages du Hamas. "Nous partageons leur joie, leur immense soulagement même si nous devons savoir que ce sont des familles qui sont éprouvées, qui ont perdu un proche ou qui sont sans nouvelle d'un parent", a d'ailleurs exprimé Catherine Colonna.

"Leur père a été blessé devant eux et en plus ils n'ont plus de maison, tout a brûlé. Mais il faut s'accrocher aux événements heureux. Ils ont la vie devant eux", a affirmé Olivier, un autre oncle des deux enfants.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - "Je ne voyais pas devant moi et je n'arrivais pas à respirer" : un Gazaoui raconte comment un tir de roquette a détruit son quartier