Loire-Atlantique : le faux chirurgien cardiaque séduisait des femmes pour les escroquer

L'individu avait déjà 20 condamnations à son casier judiciaire, dont une pour "exercice illégal de la médecine" (Photo : Getty Images/iStockphoto)

L'accusé embobinait ses victimes en s'inventant une carrière prestigieuse et des relations hauts placées, et piochait ensuite allègrement dans leurs économies.

L'expert psychiatre qui l'a examiné a diagnostiqué une "tendance récurrente à la mythomanie". Un homme âgé de 56 ans a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique), ce mercredi 26 avril, pour avoir escroqué plusieurs femmes en se faisant passer pour un chirurgien cardiaque de renom.

Comme le relate Actu Morbihan, ce multi-récidiviste de l'arnaque, déjà condamné à vingt reprises dans le passé, a notamment été mis en cause par ses deux dernières compagnes, qui l'ont toutes les deux accusé de les avoir dupées en leur racontant un tissu de mensonges particulièrement élaboré.

Il leur faisait miroiter un train de vie luxueux et de grands projets

D'après le média local, l'individu affirmait avoir eu une longue et prestigieuse carrière dans le domaine de la chirurgie cardiaque, mais aussi être le propriétaire de différents bien immobiliers (dont une clinique), vouloir adopter un "orphelin" qu'il avait lui-même sauvé au cours d'une mission en Afghanistan, ou encore avoir des relations très hauts placées, parmi lesquelles des "ministres".

Comme les deux victimes principales ont fini par le découvrir, rien de tout cela n'était vrai. Après les avoir séduites, le faux médecin se servait de cette fausse identité qu'il s'était créée pour faire miroiter à ces femmes un train de vie luxueux et des projets communs de grande ampleur. Dans les faits, cependant, l'individu utilisait les économies de ses compagnes pour effectuer des dépenses démesurées.

Déjà condamné en 2017 pour "exercice illégal de la médecine"

Selon Actu Morbihan, c'est un signalement émis par la directrice de l'école primaire du fils de l'une des deux femmes flouées qui a permis de dévoiler la supercherie. L'enseignante avait fait part de ses soupçons concernant "des propos trop gros pour être vrais". Elle s'était notamment interrogée sur la réalité de sa profession de médecin lorsqu'elle l'avait vu faire preuve d'un amateurisme flagrant au moment de pratiquer un test Covid sur une fillette.

En enquêtant sur le prétendu chirurgien, les policiers ont ensuite découvert qu'il n'avait non seulement aucun diplôme correspondant, mais surtout qu'il avait déjà été condamné en 2017 pour "exercice illégal de la médecine". Petit à petit, l'inquiétant profil de cet escroc patenté, né en Suisse et qui avait changé d'adresse et de département à de multiples reprises au cours des années précédentes, est apparu en plein jour.

Il affirme être bipolaire, l'expertise psychiatrique dément

Pleinement associées à l'enquête, les deux dernières compagnes en date de l'escroc ont fini par porter plainte contre lui pour "abus de confiance" et "escroquerie", deux chefs d'accusation qui lui avaient déjà valu dix-neuf condamnations au total par le passé (quatorze pour escroquerie et cinq pour abus de confiance).

Arrêté le 5 avril dernier, le faux chirurgien est passé aux aveux, tout en justifiant ses méfaits par sa prétendue "bipolarité", démentie par l'expertise psychiatrique. Cette dernière a en revanche décelé une "tendance récurrente à la mythomanie", un "mépris des autres et de la justice" et une "pente mégalomaniaque destructrice" dans le comportement et les propos de l'accusé.

"C’est quelqu’un d’extrêmement dangereux et d’extrêmement intelligent"

"Cela fait quinze ans que je suis avocat, j’ai déjà traité des dossiers d’escroqueries mais c’est la première fois que j’en ai comme ça, résume l’avocat de l'une des plaignantes. J’ai l’impression d’être dans un film, ça me fait penser à Attrape-moi si tu peux. (...) C’est quelqu’un d’extrêmement dangereux et d’extrêmement intelligent : il est capable de décrire précisément une opération du cœur, car il travaille ses escroqueries pour les rendre crédibles".

Également poursuivi pour "exercice illégal de la médecine" et "usurpation d’identité", le prévenu a été relaxé de ces deux charges, mais a été jugé coupable d'abus de confiance et d'escroquerie en récidive. Condamné à deux ans de prison ferme assortis d’un maintien en détention et d’une inéligibilité de trois ans, il devra par ailleurs verser à l'une des victimes "450 € au titre du préjudice financier, 500 € pour son préjudice moral et 800 € de frais de justice".

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