Loïk Le Priol, principal suspect de la mort de Federico Martin Aramburu, a un lourd passé

Ancien militaire, passé par le Gud et proche de personnalités d'extrême droite, le jeune homme est déjà connu de la justice pour des affaires de violence.

JUSTICE - Une figure de l’extrême droite 2.0. Ce mercredi 23 mars, on a appris l’arrestation en Hongrie de Loïk Le Priol, 27 ans, principal suspect de l’assassinat de Federico Martin Aramburu, un ancien international argentin de rugby tué par balles à Paris dans la nuit du 18 au 19 mars.

Ce jeune homme a déjà fait parler de lui pour son appartenance à la mouvance identitaire et pour des faits de violence. Loïk Le Priol doit ainsi comparaître en juin pour des “violences aggravées” commises contre un membre du Gud, le Groupe union défense, organisation étudiante d’extrême droite dissoute en 2017 dont il faisait lui aussi partie.

Comme l’ont notamment raconté Mediapart et Streetpress, en octobre 2015, Loïk Le Priol et quatre autres militants avaient passé à tabac l’ancien chef du mouvement. Une scène d’une violence terrible, entre coups, insultes et menaces de mort à l’aide d’un couteau, que le suspect de l’assassinat d’Aramburu avait filmée avec son téléphone.

Pour cette affaire, Loïk Le Priol a été radié de l’armée, rapporte Le Point, quand Libération précise qu’il n’avait normalement pas le droit de paraître à Paris, ni de rencontrer l’autre militant d’extrême droite recherché pour le meurtre de l’ancien rugbyman.

Au départ, le jeune homme avait pourtant suivi un parcours remarquable, appartenant à une unité d’élite de la Marine au sein de laquelle il a été déployé à plusieurs reprises à l’étranger.

“Babtou solide” et accointances connues

Un cursus militaire qui lui a causé un syndrome de stress post-traumatique sévère, et au cours duquel il a été à plusieurs fois sanctionné par sa hiérarchie. Sont notamment évoqués dans la presse un alcoolisme certain et une indiscipline problématique. D’après Marianne, il aurait notamment été au cœur d’une affaire de violence contre une prostituée à Djibouti, dossier finalement clos après un arrangement financier.

C’est après son rapatriement à Paris en 2015, qu’il a commencé à se faire un nom au sein de la jeunesse d’extrême droite. Le lancement de sa marque de vêtements “Babtou solide certifié”, portée par de nombreuses figures de la fachosphère -de l’ancien général nationaliste Christian Piquemal au masculiniste Julien Rochedy-, avait notamment fait parler en 2016.

Mais depuis les coups de feu tirés dans le dos de Federico Martin Aramburu, plusieurs de ces accointances extrémistes ont pris leurs distances avec Loïk Le Priol. À l’image de ce même Julien Rochedy, qui s’est longuement défendu sur Twitter de maintenir un contact régulier avec l’ancien Gudard, qui était officiellement installé dans le sud de la France où il était à la tête d’une entreprise d’huile d’olive et de produits de bien-être.

“Il avait toujours été fêlé, il était suivi par un psy mais la dernière fois que je l’ai croisé à Paris, il avait une copine, des projets, semblait apaisé”, écrit notamment l’ancien porte-parole du Front national de la Jeunesse. Et d’ajouter : “Je veux juste qu’il se rende au plus vite et que la justice fasse son travail.”

La cavale de Loïk Le Priol a pris fin la nuit dernière en Hongrie, près de la frontière avec l’Ukraine. Un autre homme, également militant nationaliste et soupçonné d’avoir fait feu sur le rugbyman, est quant à lui toujours recherché.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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