Littérature : les petits secrets du Livre de Poche

Les premiers titres du Livre de Poche, lancé en 1953 par Henri Filipacchi, sont des valeurs sûres comme Kœnigsmark, de Pierre Benoît, Pour qui sonne le glas, d’Ernest Hemingway, L’Ingénue libertine, de Colette, ou encore Vol de nuit, d’Antoine de Saint-Exupéry. Si l’enthousiasme de Jean Giono, qui y voit le "plus puissant instrument de culture de la civilisation moderne", n’est pas unanimement partagé, le succès est au rendez-vous, incitant d’autres éditeurs à se lancer sur le marché (Pocket, Folio, J’ai Lu, Points…).

Vipère au poing, d’Hervé Bazin et Le Grand Meaulnes, d’Alain-Fournier, dominent le podium, avec plus de 5 millions d’exemplaires en petit format. Suivent Germinal, d’Émile Zola, et Le Journal d’Anne Frank (4 millions), puis une poignée de titres comme Le Parfum, de Patrick Süskind, ou Ils étaient dix, d’Agatha Christie (3 millions), dont les 95 romans cumulent plus de 15 millions d’exemplaires écoulés.

"Ne jugez pas un livre à sa couverture", a dit l’écrivaine George Eliot. Pourtant, beaucoup ont laissé une trace indélébile dans les esprits, à l’instar de l’étrange scarabée de La Métamorphose de Kafka. Les illustrations ont évolué au gré des tendances : un brin outrancières, celles de la première période rappelaient les romans sentimentaux avec leur style affiches peintes. Elles ont fait place dans les années 1960 et 1970 aux créations plus pop de Pierre Faucheux, puis à la photographie. Aujourd’hui, la couverture est souvent une adaptation de l’édition grand format. (...)

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