L'Italie introduit des contrôles à sa frontière avec la Slovénie pour des raisons de "sécurité nationale"

Une mesure exceptionnelle dans l'espace Schengen. L'Italie va introduire des contrôles à sa frontière avec la Slovénie pour faire face à la hausse du "niveau de menace d'actions violentes au sein de l'UE" et à "la pression migratoire", a annoncé Rome mercredi dans un contexte de tensions liées à la crise au Proche-Orient.

"La reprise des contrôles aux frontières internes, déjà adoptée par le passé dans la zone Schengen, a été communiquée par le ministre (de l'Intérieur Matteo) Piantedosi" à Bruxelles, a indiqué le gouvernement dirigé par la Première ministre Giorgia Meloni dans un communiqué.

Sur Twitter, Giorgia Meloni défend une mesure "nécessaire en raison de l'aggravation de la situation au Moyen-Orient, de l'augmentation des flux migratoires le long de la route des Balkans et, surtout, en raison de questions de sécurité nationale".

Une mesure en vigueur pour dix jours

Ces contrôles, "adaptés à la menace et calibrés pour avoir le moins d'impact possible sur la circulation transfrontalière et sur la circulation des marchandises", entreront en vigueur samedi pour une durée de dix jours éventuellement renouvelable.

La réintroduction de tels contrôles dans l'espace Schengen n'est en effet autorisée que dans des circonstances exceptionnelles et doit être notifiée à Bruxelles avant de pouvoir être mise en œuvre.

Rome justifie cette décision par "l'intensification des foyers de crise aux frontières de l'Europe, en particulier après l'attaque contre Israël, (qui) a fait croître le niveau de menace d'actions violentes au sein de l'Union".

"Pression migratoire"

Cette situation est, selon le gouvernement, "aggravée par la pression migratoire constante sur l'Italie, tant par voie maritime que par voie terrestre (140.000 arrivées sur les côtes italiennes, +85% par rapport à 2022)".

Rien que dans le Frioul-Vénétie Julienne, la région du nord-est de la péninsule au contact de la Slovénie, "16.000 personnes sont entrées illégalement" depuis janvier, selon Rome.

Cette annonce intervient alors que l'Autriche a elle aussi annoncé mardi la mise en place de contrôles à sa frontière avec la République Tchèque pour dissuader les passeurs de migrants qui voudraient changer d'itinéraire après la décision de l'Allemagne de renforcer sa surveillance.

Article original publié sur BFMTV.com