A lire : l'Île au bonheur. Hommes, atomes et cécité volontaire

La conscience d'Harry Bernas, physicien, est percutée par la bombe atomique en 1945, alors qu'il n'est qu'un enfant juif immigré aux États-Unis. Il raconte dans cet ouvrage passionnant l'évolution de la physique à partir de ce bouleversement, en parcourant aussi sa propre histoire.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°909, daté novembre 2022.

Folie atomique

Quiconque se demande ce qui fait un bon scientifique doit plonger dans le passionnant récit d'Harry Bernas. La conscience de ce grand physicien est percutée par la bombe atomique en 1945, alors qu'il n'est qu'un enfant juif immigré aux États-Unis. Il raconte ici l'évolution de la physique à partir de ce bouleversement, en parcourant aussi sa propre histoire. Son analyse du chemin qui a mené la science à nouer un lien délétère avec la politique, la recherche militaire et les technologies de pointe, en renonçant au "chercher pour comprendre d'abord", est exemplaire.

On savait et on n'a rien fait…

Le glissement rapide du nucléaire militaire vers ses applications civiles a conduit à négliger la sûreté. Le déni et la cécité volontaire de scientifiques désormais au service de l'ingénierie menacent le monde. L'accident de Fukushima en est un exemple édifiant : jamais on n'aurait dû y construire de centrale nucléaire et le tsunami de 2011 aurait pu être évité. On savait et on n'a rien fait…

L'Île au bonheur. Hommes, atomes et cécité volontaire, Harry Bernas, Le Pommier, 327 pages, 24 euros

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