L'interprète de Thanos revient sur l'un des plus gros échecs de sa carrière

Warner Bros.
Warner Bros.

Voilà près de 40 ans que Josh Brolin promène sa silhouette sur nos écrans, depuis ses inoubliables débuts dans les Goonies. Une carrière inévitablement en dents de scie, jalonnée de films très remarqués comme No Country For Old Men ou Sicario. Pour la jeune génération, il est surtout connu pour ses incarnations de Thanos chez Marvel ou Cable dans Deadpool 2.

Et, à côté, des films très oubliables, pour ne pas dire de gros échecs artistiques et commerciaux, à l'image de Jonah Hex, adaptation des (més)aventures d'un personnage créé par John Albano et Tony DeZuniga, appartenant à l'écurie de DC Comics.

Sorti en 2010, le film fut un des plus gros flops de l'année au Box Office. Après un démarrage catastrophique aux Etats-Unis où il n'avait ramassé qu'un peu plus de 5 millions de dollars sur 2825 écrans, il n'a cumulé au final que 11 millions $ au Box Office mondial, sur un budget de production, finalement modeste, de 47 millions.

L'indifférence autour du film a été telle qu'en France, il n'est même pas sorti en salle mais directement en DVD et Blu-ray.

Un tournage en Enfer

En 2016, dans un podcast de The Nerdist, Josh Brolin confiait son amertume sur cette expérience : "Oh, Jonah Hex, je l'ai détesté. Détesté ! Ç'aurait été un bien meilleur film si on avait montré l'expérience du tournage plutôt que ce que nous avons fait au final, c'est à dire retourner 66 pages de scénario en 12 jours. Alors, je comprends qu'à un moment, les investisseurs essaient de sauver leur argent [...]".

A la faveur d'un festival où il devait recevoir un prix d'honneur pour l'ensemble de sa carrière il y a quelques jours, l'acteur a de nouveau eu l'occasion d'évoquer Jonah Hex au micro de Variety, dans des termes à peine plus mesurés. Mais le constat clinique de l'échec de l'entreprise reste sans appel.

Pour l'acteur, très investi sur le projet, sa plus grave erreur fut de faire appel à un réalisateur trop peu expérimenté, Jimmy Hayward. "Tout le monde sait ce que je pense de Jonah Hex. Un des plus gros problèmes était de devoir engager un réalisateur en urgence. Je me souviens de Jeff Robinov, avec qui je suis toujours proche, qui dirigeait Warner Bros à l'époque et il disait "Ecoute, tu dois trouver un réalisateur dans les deux prochaines semaines, sinon on va devoir annuler le film."

Et puis vous rencontrez quelqu'un qui a beaucoup de connaissances, Jimmy Hayward, et je me souviens que ça n'allait pas. J'aimais son enthousiasme, mais il n'avait tout simplement pas l'expérience, et il ne s'est pas impliqué comme je pensais qu'un réalisateur s'impliquerait, comme ces réalisateurs retournant chez eux à la fin de la journée, cherchant l'inspiration en regardant des films de Scorsese, ou ce genre de choses. Lui, il faisait la fête à la place". On appréciera le coup de pied de l'âne...

Un casting à la peine

Brolin se lamente aussi sur le fait que le casting qu'il avait aidé à rassembler n'a pas eu un film à la hauteur de leurs efforts. "Non pas que j'avais un poids énorme à l'époque, mais j'ai fait venir Megan [Fox] que je pensais parfaite pour ce rôle" commente-t-il. "Elle n'était peut-être pas la meilleure actrice à ce moment là, mais pour ce type de [personnage] parodique, on ne pouvait pas faire mieux.

Et [Michael] Fassbender ? Un de nos meilleurs acteurs, qui avait fait Hunger et Shame. John Malkovich, qui venait de se faire arnaquer par Bernard Madoff, à qui nous avons demandé d'accepter son rôle pour un tiers de son cachet normal. Il a dit oui...

Je veux dire, je dois toujours beaucoup à ces gens... Donc l'intention était là, je pense juste que nous avons fait une énorme erreur avec le réalisateur. Non pas qu'il faille entièrement le blâmer, parce que c'était aussi mon choix, mon mauvais choix".

En guise d'estocade, Brolin plante une ultime banderille sur le charcutage du film décidé par le studio, qui n'a logiquement pas aidé. "Le studio a repris en main le film, et à chaque fois que cela s'est produit, ça n'a fait qu'empirer. Le fait est que vous ne savez pas ce que le public va vouloir. Ils se demandaient : "comment va-t-on rendre le film le plus accessible possible ?" Et au final, ils en ont fait le film le moins accessible possible".

Il est vrai que, du côté du montage, c'est un charcutage absolu. Au point que la durée du film est de 1h20 en incluant dans celle-ci un générique de 7 minutes... Bref, un naufrage artistique et commercial intégral.

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