Le lien France-Québec, un critère de choix pour les jeunes Français qui choisissent le Canada pour étudier

Montréal, Laval, Sherbrooke, Ottawa... La réputation de ces universités canadiennes n’est plus à faire, et continue de charmer les étudiants francophones.
kate_sept2004 / Getty Images Montréal, Laval, Sherbrooke, Ottawa... La réputation de ces universités canadiennes n’est plus à faire, et continue de charmer les étudiants francophones.

UNIVERSITÉ - Des paysages enneigés en hiver, la floraison des cerisiers et des tulipes au printemps... Le Canada et sa province francophone restent la destination préférée des étudiants selon les dernières statistiques disponibles de l’UNESCO. Le Québec accueille ainsi 18 000 étudiants français en moyenne chaque année.

En termes de chiffres, les universités canadiennes francophones caracolent au top en termes d’inscription. À l’université de Sherbrooke, 1469 étudiants se sont inscrits pour la rentrée 2022-2023. À l’université de Montréal, 3469 d’étudiants français se sont inscrits dans la même période en excluant HEC et polytechnique - au total, on estime à environ 4500 étudiants français le nombre d’inscrits. Quant à l’université Laval, un total record puisque 2990 étudiants français étaient inscrits en 2022-2023 au cours des trois sessions confondues.

Mais pourquoi un tel engouement ? Camille est étudiante à l’université de Sherbrooke en master de droit. Son expérience canadienne a changé sa vie : « j’ai toujours rêvé de partir à l’autre bout du monde. Lorsque cette opportunité s’est présentée à moi, je n’ai pas réfléchi très longtemps », raconte l’étudiante. La jeune femme, qui a fait la première partie de ses études à la Rochelle, envisage de prolonger son expérience universitaire au Canada et faire un doctorat en droit dans la même université. Elle fait partie de ces étudiants chanceux qui bénéficient d’une bourse qui couvre l’intégralité de ses études.

Un univers académique riche 

À l’université Laval, c’est plus de 500 programmes divers et variés qui sont offerts à la clientèle étudiante  : criminologie, communication publique, biochimie, cinéma, droit, kinésiologie et bien plus encore. « Il y a vraiment beaucoup de choix pour ceux qui souhaitent étudier chez nous. Il y a la possibilité d’avoir certains contenus en ligne, on a même pour les cours qui sont faits en présentiel, une plateforme très riche en termes de médias et vidéo » précise Yan Cimon vice-recteur adjoint, directeur des affaires internationales et de la Francophonie à l’Université Laval et professeur titulaire.

L’université de Montréal peut se vanter, elle aussi, d’offrir un ensemble de formations académiques sur mesure. On trouve par exemple des programmes en musique, humanité numérique ou encore science des religions et études cinématographiques. « Bien souvent, nos parcours offrent une possibilité d’avoir un parcours un peu à l’image de la personne. On peut être dans le même programme et avoir des spécialisations qui peuvent se diversifier », détaille Michèle Glemaud, directrice générale au Service de l’admission et du recrutement de l’université de Montréal. Et si la reconnaissance du diplôme canadien à l’international est une préoccupation majeure, les Français peuvent se satisfaire d’un diplôme canadien reconnu autant aux États-Unis qu’en Europe.

Une proximité accrue 

Dans l’enseignement canadien, les liens sociaux entre l’étudiant et le professeur sont fortement favorisés en raison d’une volonté de réussite des deux parties. « Chez nous, il y a une grande disponibilité des professeurs pour aider les étudiants dans leur projet. La proximité amène les professeurs et les étudiants à être plus à même de discuter les éléments de l’apprentissage qui sont moins maîtrisés » explique Yan Cimon. Un point de vue que rejoint Michèle Glemaud : « on demeure dans le respect, mais il y a toujours cette proximité surtout au niveau master », selon elle.

Autre point non négligeable, lorsqu’il est question de compétences, l’étudiant est une valeur sûre. L’importance de l’étudiant dans la sphère académique est frappante, ils sont très vite élevés au rang de professionnel dans leur domaine d’étude respectif. « Il y a un élément qui les étonne, c’est de se dire : ’je contribue à la recherche’. Bien souvent s’il y a une publication, le nom de l’étudiant va y être » relève Michèle Glemaud.

Le rêve américain à portée de main

L’autre raison de choisir d’étudier au Canada résulte sans doute dans sa proximité avec les États-Unis. Pour les amoureux de l’oncle Sam, rien de tel que de vivre à quelques heures des plus grandes villes américaines, comme New York ou Boston.

C’est aussi pour les Français, l’occasion de perfectionner leur anglais et dans un cadre académique. « Dans le cas de Montréal, c’est l’opportunité d’étudier dans une université francophone, mais dans un contexte multilingue, dans un contexte où ils vont pouvoir augmenter leurs compétences en anglais entre autres » explique Michèle Glemaud.

Des espaces réputés pour être impressionnants

Les universités canadiennes regorgent de campus titanesques à l’américaine au milieu d’espaces verts avec autant d’animations à la fois culturelles et sportives. « Vous pouvez expérimenter l’Amérique du Nord, mais en français, ce que vous ne pouvez pas faire dans les autres juridictions autres que le Québec » constate le professeur de l’université Laval à Québec.

La ville est aussi réputée pour sa sécurité. Québec fait office d’exemple puisqu’elle figure parmi les villes les plus sécuritaires en Amérique du Nord avec l’un des taux de criminalité les plus bas jamais enregistré au Canada, selon des données recueillies en 2014 par Statistique Canada.

De son côté, le sport est une vitrine pour la représentation des universités : « chez nous, on a le Rouge et Or, le sport d’excellence, et on a d’autres sports importants aussi » se réjouit Yan Cimon à l’université de Laval. A l’image de l’ambiance des matchs de football  que l’on retrouve sur les campus américains, au Canada, ce sont des événements aussi fédérateurs qui rassemblent toute la ville.

L’entente France - Québec

Alors que le milieu universitaire canadien est ébranlé par la hausse des frais de scolarité pour les étudiants canadiens hors Québec et les étrangers, les étudiants français, en revanche, semblent pour le moment épargnés par cette réforme.

En raison d’une entente signée entre la France et le Québec, les étudiants français bénéficient d’une exemption des droits de scolarité, ils paient les mêmes frais que leurs homologues québécois : « ce que le gouvernement nous a clairement mentionné c’est que l’entente France-Québec va demeurer pour les années à venir » maintient Michèle Glemaud. Ainsi à la rentrée prochaine, à l’université de Montréal, un étudiant français du premier cycle paiera un total de 5071,73 $ cad soit 3462 € par trimestre selon l’outil de simulation de l’université. Un étudiant de 2nd cycle avec mémoire, à temps plein, paiera quant à lui 2022,23 $ cad soit 1380,74 € même chose pour les étudiants de 3e cycle.

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