Levothyrox : l’Agence du médicament mise en examen pour tromperie

A pharmacist holds a pack of thyroid drug Levothyrox, made by German pharmaceutical company Merck, at a pharmacy in Saint-Gaudens on December 4, 2017. - German pharmaceutical giant Merck, which was ordered by a civil court in Toulouse on November 14 to supply the old version of thyroid drug Levothyrox to 25 plaintiffs, has once again been called before a court, this time in Saint-Gaudens. More than 9,000 people in France have reported serious side effects from a new version of the drug Levothyrox, which Merck is planning to put on the market in other European countries. (Photo by REMY GABALDA / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE

SANTÉ - L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé avoir été mise en examen ce lundi 5 décembre pour « tromperie » dans le dossier du changement de formule du Levothyrox, ce médicament conçu contre les problèmes de thyroïde.

Cette mise en examen intervient un mois et demi après celle la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck, fabricant de ce médicament, pour « tromperie aggravée ».

Au cœur de cette affaire : la nouvelle composition du Levothyrox, arrivée en France fin mars 2017 et utilisant le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients.

Or, des patients se sont plaints de nombreux effets secondaires : crampes, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux. Une enquête pénale a été ouverte à Marseille en mars 2018 pour faire la lumière, alors que ce médicament est utilisé quotidiennement par 2,5 millions de patients en France, selon Merck.

« L’ANSM n’a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox et se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients », assure l’agence française contrôlant la sécurité des médicaments dans un communiqué diffusé ce lundi soir.

Une étude sur plus de deux millions de patients

Elle « apportera sa pleine contribution à la manifestation de la vérité mais conteste fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n’a été commise », estime-t-elle.

En juin 2019, l’ANSM avait mené une étude sur plus de deux millions de patients et conclu que le passage à la nouvelle formule n’avait pas engendré de « problèmes de santé graves ».

Cette agence est aujourd’hui visée par une action collective de quelque 1 100 plaignants, pour « défaut de vigilance » et « défaut d’anticipation ».

Dans un autre volet, au civil, la Cour de cassation avait rejeté en mars le pourvoi de Merck, condamné en 2020 à indemniser plus de 3 300 utilisateurs ayant souffert d’effets secondaires à la suite du changement de formule.

En France, moins de 100 000 patients sont traités avec l’ancienne formule, importée depuis fin 2017 sous le nom d’Euthyrox. La distribution de l’ancienne formule, qui devait s’arrêter en 2020, a été prolongée au moins jusqu’à la fin 2022.

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