Comment l'Europe peut-elle se tourner vers un tourisme plus durable ?

Il s'agissait d'évoquer les enjeux pour une industrie qui se relève de la crise sanitaire et qui fait face à une flambée de l'inflation. A ces défis, s'ajoutent la demande croissante des voyageurs en faveur d'un tourisme durable.

"Les gens recherchent de véritables expériences et nous constatons que le tourisme évolue de telle sorte qu'il devient presque un besoin social. Les gens ont besoin de vacances pour s'évader de leur vie, etc. Mais nous voulons aussi que les gens comprennent que le tourisme s'accompagne d'une responsabilité à l'égard des communautés locales, des entrepreneurs, mais aussi à l'égard de soi-même : vous voulez faire quelque chose qui n'est pas seulement bon pour vous, mais aussi pour l'environnement, pour la société et pour les gens qui vous entourent.", expliqueEduardo Santander, directeur exécutif, Commission européenne du voyage (ETC).

Selon les enquêtes menées par une des grandes agences de tourisme en ligne, les touristes veulent se déplacer de façon plus durable. Cette année, trois quarts des personnes interrogées souhaitent partir en vacances avec une empreinte carbone plus faible. Mais ils rencontrent des obstacles dans cette démarche.

"Nous savons qu'ils sont confrontés à certains obstacles. Bien qu'ils aient l'intention de le faire, il y a aussi quelque chose qui les en empêche, à savoir les coûts, ou la perception des coûts, c'est-à-dire le fait qu'ils estiment que les options durables sont trop chères. C'est aussi l'idée qu'il y a trop peu d'options parmi lesquelles ils peuvent choisir. Ainsi, 50 % de nos voyageurs nous disent que les options durables sont trop chères. Il est intéressant de noter que 50 % de nos voyageurs nous disent qu'ils sont prêts à payer plus cher pour une expérience ou un hébergement certifié durable", ajouteDanielle D'Silva, responsable du développement durable chez Booking.com.

Cet engagement pour le climat peut prendre la forme de certification écologique ou des précisions sur les émissions de carbone. Pour l'Union européenne l'enjeu est important. L'Europe demeure la première destination au monde, le secteur représente 10% du Produit intérieur brut européen. Le tourisme engendre enfin entre 25 et 30 millions d'emplois directs.