Les dessous des plus belles lettres d’amour

« La Lettre d’amour » (détail), de Thomas Sully, huile sur toile, 1834.  - Credit:Oxford, Ashmolean Museum/Bridgeman Images
« La Lettre d’amour » (détail), de Thomas Sully, huile sur toile, 1834. - Credit:Oxford, Ashmolean Museum/Bridgeman Images

Qui a écrit : « Le bon Dieu a pu mettre des limites à la mer et lui dire : tu n'iras pas plus loin. Mais il ne l'a pas osé pour l'amour, aussi le mien déborde sur vous de toutes parts » ? Réponse : « Juju », dans une lettre du 25 juin 1849 probablement. Et à qui écrit Juju ? À « Toto ». Qui sont Juju et Toto, les héros d'une bande dessinée ? Non, Juju, c'est Juliette Drouet, la maîtresse de Victor Hugo, qu'elle a rebaptisé de ce petit nom tendre et enfantin. La pauvre n'imaginait pas que les billets d'amour qu'elle écrivait quotidiennement à l'homme de sa vie seraient un jour exposés aux yeux du public.

Il faut se méfier des lettres d'amour : on s'aime, on s'écrit, on se croit seuls au monde. Mais quand on est un écrivain aussi célèbre que Victor Hugo, la postérité vous rattrape, on lit vos billets doux et on découvre que le grand Victor, sous la couette, se fait appeler « Toto ».

 - Credit: ©  Librairie Le Feu Follet/Edition-Originale.com
- Credit: © Librairie Le Feu Follet/Edition-Originale.com

Lettre autographe de Juliette Drouet à Victor Hugo, son amant depuis 1833 : « Le bon Dieu a pu mettre des limites à la mer et lui dire : tu n’iras pas plus loin. Mais il ne l’a pas osé pour l’amour […] », 25 juin (1849 ?). © Librairie Le Feu Follet/Edition-Originale.comVoyeurisme ? Certes. C'est là l'ambiguïté des lettres d'amour, mais aussi leur intérêt : lire la prose intime d'amants passionnés nous permet de découvrir et de partager par identification des passions d'une intensité rare, et quand ces amoureux savent faire chanter les mots au même tempo que leurs sentiments, de n [...] Lire la suite