Dans l'est de l'Ukraine, des gynécologues itinérants pour les villages "oubliés"

Dans le contexte de la guerre déclenchée par la Russie, le docteur Mykola Papine offre des consultations gynécologiques dans un camion aménagé. Cette clinique mobile, financée par des organismes internationaux, répond aux besoins médicaux urgents d'une population isolée, malgré les risques de bombardements et les défis logistiques.

Dans un cabinet médical aux fauteuils d'un violet vif, le docteur Mykola Papine accueille une patiente un peu intimidée. Une consultation comme une autre, si ce n'est qu'elle se déroule dans l'intimité relative d'un imposant camion blanc, garé sur la place centrale d'un village de l'est ukrainien.

"Beaucoup de médecins sont partis"

En temps normal, ce gynécologue et obstétricien de 63 ans recevrait, de façon plus classique, dans le centre périnatal de Kramatorsk où il dirige un service. Mais celui-ci a été bombardé par l'armée russe après le début de son invasion en 2022 et une partie du bâtiment est encore en ruine.

Et la guerre a transformé des pans de sa région de Donetsk en désert médical. "Beaucoup de médecins sont partis", en quête de sécurité comme une partie de la population, raconte M. Papine à l'AFP. Dans son centre, ils ne sont plus que deux spécialistes sur les 18 qui y exerçaient autrefois. Mykola Papine avait lui aussi quitté la région durant les premiers mois de l'invasion russe. Avant de revenir.

"La vie continue", explique ce médecin au regard doux. "Oui, c'est difficile, oui, il y a des bombardements, mais les gens ont besoin de soins médicaux". Comme d'autres confrères, il parcourt désormais les routes du Donbass pour venir à la rencontre des patientes isolées, au volant de ces camions spécialement aménagés.

Ce jour de juin, une dizaine de femmes les attendent de pied ferme dès leur arrivée à Novomykolaïvka.

Le docteur Mykola Papine (g), gynécologue, avec une patiente, à Novomykolaivka, en Ukraine, le 13 juin 2024 (AFP - Genya SAVILOV)
Le docteur Mykola Papine (g), gynécologue, avec une patiente, à Novomykolaivka, en Ukraine, le 13 juin 2024 (AFP - Genya SAVILOV)

Il les reçoit une par une, posant des questions sur leurs potentielles grossesses et avortements passés ou leurs antécédents médicaux. Ce petit village n'est qu'à une quinzaine de kilomètres de la ville de Sloviansk. Mais, dans la file d'attente, toutes témoignent des longs délais et des difficultés logistiques que représentent la prise d'un rendez-vous médical dans un centre urbain.

"Il n'y a pas de transport", s[...]

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