Les "sans-dents" de Hollande envahissent les réseaux sociaux

PARIS (Reuters) - Le Front national, le mouvement "Hollande démission", mais aussi des sympathisants de gauche se sont emparés des "sans-dents", expression que François Hollande aurait employée pour désigner les pauvres, selon son ex-compagne Valérie Trierweiler. L'un des nombreux groupes formés sur Facebook, qui réunit plus de 19.000 abonnés, appelle à un rassemblement géant vendredi en début de soirée devant l'Elysée en réponse au "mépris" supposé du chef de l'Etat envers le "bas peuple". "Puisque Hollande nous méprise, Français soyons fiers: nous serons les Sans-Dents!", écrivent les organisateurs. Des rassemblements sont également annoncés en Alsace, en Aquitaine et en Auvergne. Le mouvement "La Manif pour tous" à l'origine de la mobilisation contre le mariage homosexuel en profite pour rappeler sa prochaine manifestation, prévue le 5 octobre. Parallèlement, le hashtag #SansDents occupe depuis mercredi les premières places des principaux sujets de Twitter. Dans son livre "Merci pour ce moment" paru ce jeudi, Valérie Trierweiler écrit notamment: "Il s'est présenté comme l'homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche, dit en privé: 'les sans-dents' très fier de son trait d'humour." Alors que l'opposition évite d'en rajouter, Nicolas Bay, secrétaire général adjoint du Front national, a réagi le premier mercredi au récit acide de l'ex-compagne du chef de l'Etat. "L'expression témoigne du mépris dans lequel le président de la République tient le peuple", a-t-il écrit avant de rappeler son opposition à l'Aide médicale d'Etat destinée aux étrangers en situation irrégulière. "Pour Hollande et les autres, les sans-grade deviennent ainsi les 'sans-dents'. Il est vrai que ces Français-là n’ont même pas l’aide de la généreuse AME pour se soigner convenablement, celle qui permet même aux clandestins de ne pas être des "sans-dents". Invitée jeudi sur RTL, Marine Le Pen a été aussi cinglante, parlant de "déshonneur pour la France", tout en employant le conditionnel. "Si elle a été prononcée, je crois qu’elle révèlerait une face de François Hollande qui ruinerait définitivement son image à l’égard de ceux qui lui ont fait confiance", a-t-elle dit. A la gauche de la gauche, le mouvement Attac relaie un autre compte, "Nous les sans-dents", qui dénonce les "chômeurs stigmatisés, salariés maltraités, pauvres insultés, paysans sacrifiés, retraités délaissés". (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)