Les restes d'un des étudiants disparus au Mexique identifiés

MEXICO (Reuters) - Les restes de l'un des 43 étudiants mexicains portés disparus fin septembre dans le sud-ouest du pays ont été identifiés, a-t-on appris de source proche de l'enquête, ce qui confirmerait leur exécution imputée à des narcotrafiquants. La disparition de ces élèves-professeurs a suscité l'indignation dans tout le pays, où la guerre des gangs, l'impunité et la corruption font des ravages depuis des années. Les 43 étudiants ont disparu le 26 septembre à Iguala dans l'Etat de Guerrero après une manifestation qui a donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre. Des policiers corrompus les ont ensuite livrés à des narcotrafiquants qui les ont assassinés, selon le procureur général. La crise est sans précédent pour le président Enrique Pena Nieto, dont l'administration a été mise en cause pour sa gestion de l'enquête. Après l'exécution des étudiants, les corps auraient été brûlés et jetés dans une décharge et dans une rivière. Selon la source proche de l'enquête, les médecins légistes argentins auxquels Mexico a fait appel ont informé les parents de l'étudiant identifié du résultat de leurs analyses. Le parquet n'a pas été en mesure de confirmer cette identification. Le procureur général Jesus Murillo doit donner une conférence de presse dimanche. "Aujourd'hui, des experts argentins ont confirmé à mon père que les restes étaient les miens", dit un message rédigé au nom d'Alexandre Mora, l'étudiant qui aurait été identifié, et diffusé sur la page Facebook de son université. L'auteur de ce message n'a pas pu être contacté. "Nous savons désormais que ce sont nos enfants. Tout ce que nous pouvons espérer maintenant, c'est que justice soit faite et que le gouvernement punisse les responsables", a déclaré Nardo Flores, le père d'un autre disparu, joint par Reuters. L'affaire a donné lieu à des manifestations parfois violentes dans tout le Mexique, où la guerre des gangs a fait plus de 100.000 morts depuis 2007. Le dernier rassemblement a eu lieu samedi à Mexico. "Ils ont été pris vivants, nous les voulons vivants !", ont scandé les manifestants, qui refusaient de croire à leur exécution. Outre les examens pratiqués par les médecins légistes argentins, des fragments d'os ont été envoyés à la faculté de médecine d'Innsbruck pour des tests ADN. (Simon Gardner, Jean-Philippe Lefief pour le service français)