Les bombardements continuent à Gaza, Netanyahu inflexible

par Nidal al-Mughrabi et Allyn Fisher-Ilan GAZA/JERUSALEM (Reuters) - Trois Palestiniens ont été tués dimanche dans des raids de l'aviation israélienne contre la bande de Gaza, d'où des tirs de roquettes et de mortier ont encore visé le sud d'Israël, ce qui augure mal de la suite de la médiation menée par l'Egypte. Alors que les Palestiniens ont menacé de quitter Le Caire dimanche si Israël n'accepte pas une reprise sans condition des pourparlers indirects, Benjamin Netanyahu a répété que son pays ne discuterait pas d'une nouvelle trêve tant que les tirs palestiniens continuent. "Israël ne négociera pas sous le feu", a martelé Benjamin Netanyahu pendant le conseil des ministres hebdomadaire, dans une déclaration retransmise à la télévision. Illustrant l'engagement du Premier ministre israélien à poursuivre l'opération militaire "jusqu'à ce que son objectif - le rétablissement du calme pendant une période prolongée - soit atteint", l'aviation a frappé avant l'aube le camp de réfugiés de Djabalya, dans le nord de Gaza. Trois Palestiniens ont été tués, dont un adolescent de 14 ans et une femme, ont dit sources médicales. Depuis le déclenchement le 8 juillet de l'opération Bordure protectrice, 1.893 Palestiniens ont été tués, dont une majorité de civils, selon les services de secours. Au Caire, la médiation égyptienne pour tenter de renouer avec un cessez-le-feu semble en grande difficulté. Les chances de succès sont "très minces", a dit le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. Un précédent cessez-le-feu de 72 heures a expiré vendredi. Depuis la rupture de la trêve, Israël dit avoir recensé plus 100 tirs de roquettes sur son territoire. Dans le même temps, les frappes israéliennes ont fait 16 morts supplémentaires parmi la population de Gaza. "PERSÉVÉRANCE" Benjamin Netanyahu n'a montré aucun signe de fléchissement lors du conseil des ministres hebdomadaire qui s'est tenu dimanche matin. "Je l'ai dit au début et pendant toute l'opération (militaire): cela va demander du temps, et nous devons faire preuve de persévérance", a-t-il dit. Samedi, un des conseillers du Premier ministre avait prévenu que les prochains jours seraient décisifs. "Nous sommes à la croisée des chemins et d'ici deux ou trois jours, nous verrons si nous nous dirigeons soit vers un accord, soit vers une escalade", a déclaré le ministre israélien du Renseignement, Yuval Steinitz, à la télévision. Le conflit a perdu en intensité par rapport aux premiers jours de l'opération militaire d'Israël ou au déclenchement, dix jours plus tard, de sa phase terrestre, mais l'Egypte ne semble faire aucun progrès dans ses discussions séparées en vue de parvenir à une trêve plus durable. L'un des points les plus sensibles des discussions porte sur la demande par Israël de garanties que le matériel qui sera envoyé à Gaza pour la reconstruction du territoire ne servira pas à creuser de nouveaux tunnels permettant aux activistes palestiniens de s'infiltrer en Israël. Les Palestiniens réclament pour leur part qu'Israël accepte le principe d'une levée du blocus de la bande de Gaza mais aussi la libération de prisonniers et l'ouverture d'un port dans le territoire côtier. "Il n'y aura pas de recul et la résistance se poursuivra (...) Il n'y a aucun recul sur aucune de nos exigences", a prévenu Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas. (avec Lin Noueihed au Caire; Bertrand Boucey, Henri-Pierre André et Tangi Salaün pour le service français)