Nancy Pelosi à Taiwan : Pékin menace

La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, est bien arrivée à Taïwan dans la nuit de mardi à mercredi, devenant ainsi en 25 ans le plus haut responsable américain à visiter l'île revendiquée par la Chine. Son avion s'est ainsi posé à Taipei malgré les avertissements de la Chine qui considère cette visite comme une grave provocation risquant d'enflammer des relations sino-américaines déjà tendues.

Capture vidéo fournie par le ministère taïwanais des Affaires étrangères via AP
Nancy Pelosi à sa descente d'avion à Taipei, le 2 août 2022 - Capture vidéo fournie par le ministère taïwanais des Affaires étrangères via AP

Des images diffusées en direct de la télévision ont montré Mme Pelosi, 82 ans, accueillie à son arrivée par Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères. Elle est arrivée à l'aéroport de Songshan à bord d'un avion militaire américain.

Peu après sa descente d'avion, Nancy Pelosi a affirmé que sa visite à Taïwan montre le "soutien inconditionnel" des Etats-Unis à l'île. Elle a également déclaré que cette visite ne "contredit" pas la politique américaine vis-à-vis de la Chine.

En mai dernier, Joe Biden avait dit son intention défendre l'île en cas d'invasion chinoise et, ce mardi, la 7e flotte américaine a confirmé la présence du porte-avions USS Ronald Reagan dans la mer des Philippines, au sud de Taïwan.

De son côté, la Chine a annoncé que son armée allait lancer des "actions militaires ciblées" en riposte à la visite de Nancy Pélosi sur l'île.

Le ministère chinois de la Défense évoque des opérations pour protéger "l'intégrité territoriale" du pays.

La riposte chinoise a reçu le soutien de Moscou qui estime qu'il s'agit de "mesures nécessaires pour protéger sa souveraineté".

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, estime que la visite de Nancy Pelosi à Taïwan est "une nouvelle provocation évidente" visant à contenir la Chine.

L'offensive russe en Ukraine a renforcé la crainte que Pékin ne mette à exécution ses menaces d'annexion de Taïwan.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, le président chinois Xi Jinping a fait de la réunification une priorité de sa politique.

La Chine et Taïwan sont séparés de facto depuis la formation d'un gouvernement distinct par les nationalistes du Kuomintang le 7 décembre 1949.