Lavinia Fontana, ou l’art des tableaux “provocateurs et licencieux” de la Renaissance

“Au XVIe siècle, ses nus étaient révolutionnaires”, affirme d’emblée The Guardian pour présenter Lavinia Fontana. Une position soutenue par The Irish Times, qui renchérit : “Elle est la première femme artiste à avoir connu le succès au-delà de la cour ou d’un couvent.”

Au point que la Galerie nationale d’Irlande consacrera une exposition à l’artiste dès le 6 mai prochain. Car s’il était déjà rare qu’une femme mène une carrière dans l’art à la Renaissance, “la voir travailler avec des modèles nus était carrément inédit”, souligne le Guardian.

Un parcours que la Galerie nationale d’Irlande se doit de mettre à l’honneur, selon Caroline Campbell, à la tête de l’institution. Une mission d’autant plus symbolique que la directrice du musée est devenue en novembre “la première femme à occuper ce poste”, souligne le Belfast Telegraph. “C’est fantastique de pouvoir rendre hommage à une artiste aussi extraordinaire que Lavinia Fontana”, livre Caroline Campbell au journal nord-irlandais.

Un art inédit

Née en 1552 à Bologne, “où seuls les apprentis de sexe masculin étaient acceptés dans les ateliers d’artistes”, Lavinia Fontana a donné un caractère inédit à son art en s’affirmant dans un domaine d’habitude monopolisé par les hommes. “Les nus de la Renaissance sont sans doute la forme d’art qui incarne le mieux la sexualisation du corps féminin à travers le regard des hommes”, confirme le Guardian.

La peintre de Bologne s’est illustrée par ses tableaux tout aussi “provocateurs et licencieux” que ceux de ses homologues masculins. Le quotidien britannique rappelle :

“Ses toiles sont les premiers exemples connus de nus peints par une femme à la Renaissance.”

Pourtant, l’œuvre qui a permis à Lavinia Fontana d’accéder à une reconnaissance internationale honore “les tenues de l’époque, notamment les fraises et les superbes coiffures verticales”, décrit le journal. La Visite de la reine de Saba à Salomon est le chef-d’œuvre qui a permis à l’artiste de “travailler avec les plus grandes familles de Bologne”, jusqu’à être nommée peintre de la cour papale par le souverain pontife Clément VIII.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :