L'artiste Richard Serra est mort

Pour Richard Serra, la forme de l’œuvre est déterminée par la matière et le lieu de son exposition, dont elle modifie la perception. Dans la nef du Grand Palais à Paris, il installe en 2008 pour l’exposition « Monumenta » de gigantesques plaques anguleuses à l’inclinaison inquiétante. Au musée Guggenheim de Bilbao, ce sont huit œuvres tout en courbes et spirales ocres qui enveloppent le visiteur.

« Quand on voit mes pièces, on ne retient pas un objet. On retient une expérience, un passage. Faire l’expérience d’une de mes pièces, c’est éprouver une notion du temps, du lieu et y réagir. Ce n’est pas se souvenir d’un objet parce qu’il n’y a pas d’objet à retenir », expliquait Richard Serra en 2004.

Un lien très fort avec la France

Carrure imposante et yeux d’acier, Richard Serra fait remonter sa fascination pour les notions de poids et d’équilibre à un de ses premiers souvenirs, devenu « rêve récurrent ». Il a quatre ans et assiste à la sortie d’un cuirassé des chantiers navals où travaille son père. Sous les yeux de l’enfant, l’énorme masse échouée à terre, pareille à « un gratte-ciel allongé », devient une « structure libre, flottante en dérive ».

« Mon intimidation et mon étonnement liés à ce moment n’ont jamais disparu », racontait le sculpteur, né le 2 novembre 1939 à San Francisco, d’une mère d’origine juive russe et d’un père espagnol. Après des études en littérature anglaise à l’université de Californie, Serra intègre Yale en arts plastiques.

Titulaire d’une bour...


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