L'apparition de ces deux vêtements a conduit à la distinction vestimentaire entre filles et garçons

Puis, on a commencé à distinguer les vêtements des filles et des garçons. En Occident, le tournant date des années 1920 et de l’apparition de deux vêtements : la barboteuse et le pyjama. Le pyjama remplace les chemises de nuit pour les hommes et les garçons. Et la barboteuse devient, pour les bébés, un vêtement quotidien. Elle succède à la longue robe blanche brodée et ornée de dentelles portée quel que soit le sexe, de la naissance à l’entrée à l’école vers 6 ans. "Lorsque la robe pour garçon se combinait à une chevelure plutôt longue, voire bouclée – les cheveux des petits garçons n’étant pas coupés durant leurs premières années de leur existence –, il n’était guère aisé de distinguer le sexe du petit enfant", écrit l’historienne Elizabeth Fisher dans Filles-garçons : socialisation différenciée ? (éd. PUG). La barboteuse, pourtant mixte, devient vite un vêtement genré : l’ornementation des modèles féminins devient plus visible. En outre, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le rose est attribué aux filles, et le bleu aux garçons (en référence aux marins). Cela renverse alors les standards traditionnels… Auparavant, le bleu était en effet un symbole de douceur et était prisé par le vestiaire féminin en référence à l’iconographie du manteau de la Vierge Marie, tandis que le rouge et ses dérivés, dont le rose, représentaient la vigueur et le pouvoir et étaient attribués aux hommes, en particulier aux aristocrates.

La première collection de Harris Reed pour la marque française (...)

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