De l'Amérique à l'Algérie : la conquête cruelle et impitoyable des territoires

Général dans l'Armée de l'Union pendant la guerre de Sécession, Philip Sheridan empêche, en 1864, les incursions sudistes via la vallée Shenandoah. Appliquant les ordres de guerre totale, il ravage 1000 km2 (l’équivalent de la Martinique) en brûlant tout sur son passage. "Nous pouvions marquer la progression des Yankees en suivant les colonnes de fumée", racontera une habitante. Surnommé "The burning", il applique, à partir de 1867, la politique de la terre brûlée lors des guerres indiennes. Il traque impitoyablement femmes et enfants, détruit leurs abris et leurs réserves de nourriture, abat leurs chevaux, de préférence en hiver quand ils sont le plus vulnérable. Il encourage l'abattage de millions de bisons, source principale de subsistance des tribus. On lui prête une phrase célèbre, souvent déformée : "Les seuls bons Indiens que j'aie jamais vus étaient morts".

Pour briser la résistance de l’émir Abd el-Kader, le général Bugeaud, qui a été nommé gouverneur général de l’Algérie en 1840, applique les techniques des colonnes infernales et de contre-insurrection qu’il a apprises lors de la guerre d’indépendance espagnole (il y est devenu lieutenant-colonel de l’armée napoléonienne). "J’entrerai dans vos montagnes, je brûlerai vos villages et vos moissons, je couperai vos arbres fruitiers", lance-t-il aux chefs kabyles en 1844. Il tiendra parole, razziant le bétail et les vivres, capturant des civils comme otages, et livrant des femmes à la troupe. Il utilise une méthode très cruelle (...)

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