Ce label britannique qui a fait vibrer la diaspora indo-pakistanaise

Tout a commencé en 1966, dans une petite boutique de Birmingham, dans le centre de l’Angleterre. Cette année-là, Muhammad Ayyub, arrivé du Pakistan cinq ans plus tôt, décide de vendre des radios à son compte, fatigué des petits boulots mal payés. Mais très vite, la petite échoppe devient “Oriental Star Agencies (OSA), l’une des plus grosses maisons de disques spécialisées dans la musique d’Asie du Sud au Royaume-Uni, et pilier de la scène bhangra britannique”, relate The Guardian.

Le quotidien britannique retrace l’histoire d’un label unique en son genre. “Sans lui, beaucoup de gens auraient perdu leur culture, leur langue et leur musique”, estime son fondateur. À 84 ans, Muhammad Ayyub se remémore auprès du journal son aventure, qui a permis à des générations entières d’exilés en proie au mal du pays de conserver un lien avec leurs origines à travers la chanson.

De Bollywood à Birmingham

Au départ, ce sont les Indiens et les Pakistanais qui se réunissaient dans le cinéma près de sa boutique pour des projections de films provenant du sous-continent indien qui l’ont incité à vendre des cassettes provenant de ces pays, autrefois membres de l’Empire colonial britannique. C’est comme cela qu’il s’est lancé dans l’importation de musique et qu’il a “commencé à passer des commandes de gros pour des morceaux de folk, de qawwalî [un genre lié au soufisme], de pop et de funk d’Asie du Sud, sans oublier les musiques de Bollywood et de Lollywood, son homologue pakistanais”.

Le succès est très vite au rendez-vous. Les enregistrements se vendent à un rythme effréné. Et en 1969, le label se crée après que le Bhujhangy Group, groupe punjabi local, a demandé à Ayyub de l’aider à lancer un disque. “Leur mélange d’instruments occidentaux et asiatiques a rencontré un franc succès et a posé les bases du bhangra commercial au Royaume-Uni.”

La gloire

Suivront d’autres talents, des “stars sud-asiatiques et britanno-asiatiques de premier plan, comme Malkit Singh, Nusrat Fateh Ali Khan et Bally Sagoo”. Ce dernier, issu de la diaspora et producteur un temps à OSA, atteindra même la douzième place des charts britanniques en 1996, avec Dil Cheez, tube fusionnant bhangra et trip-hop.

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