La Ch'tite famille de Dany Boon : une comédie Ch'Nord qui sent le réchauffé

L’acteur-réalisateur de “Bienvenue chez Les Ch’tis” renoue avec son Ch’Nord natal dans son sixième film qui recycle des idées qu’il a déjà maintes fois explorées dans ses spectacles et autres longs-métrages. Ce n’est pas méchant certes, mais c’est un peu fainéant.

Copyright : David Koskas / Pathé
Copyright : David Koskas / Pathé

De quoi ça parle ? D’un architecte designer à succès et très parisien qui, n’assumant ni ses origines modestes, ni son accent, ni sa famille, a tout renié. Jusqu’où jour où, après un accident, il perd la mémoire et redevient celui qu’il était 20 ans auparavant.

Les ressorts : L’accent ch’ti évidemment qui est quasi le seul moteur comique du film. Problème : il faudrait parfois un décodeur et surtout, Bienvenue chez les Ch’tis usait déjà la même ficelle. Résultat : “biloute” a perdu de son pouvoir de séduction.

La “nouveauté” : Les séquences émotion ! Dany Boon tire un peu plus sur la corde sensible dans ce nouveau film, particulièrement dans la relation qui unit son personnage à sa mère, une femme généreuse prête à tout pardonner à son fiston (Line Renaud). C’est gentil, mignon tout plein… mais pas non plus shakespearien.

Copyright : David Koskas / Pathé
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Trop de running gags : François Berléand qui dit slip au lieu de “Ch’ti”, Pierre Richard qui fait cramer sa pitance quand maman est en voyage, Laurence Arné qui associe chic vestimentaire et accent à couper au couteau, des chaises design qui filent une sciatique à leurs acheteurs… Amusant si cela nourrissait UN SEUL gag mais la redite pour chacun de ces exemples fatigue et sent le manque d’inspiration. Le comique de répétition, oui, mais avec modération !

Des invités inutiles : Pascal Obispo, Kad Merad ou encore Arthur viennent faire un tour au vernissage de l’architecte en vogue joué par Dany Boon dans des micro-séquences sans intérêt qui ne prennent même pas la peine de s’amuser avec l’image publique de ces VIP. Sans aucun intérêt donc.

Les personnages : Pas finauds, incapables de lire une étiquette sur un vêtement ou de prononcer le mot d’anglais le plus basique, mais néanmoins attachants. Le public du Nord appréciera la caricature… ou pas.

La scène en trop : Pierre Richard qui chante “Que je t’aime” en ch’ti à Line Renaud. C’est certes un hommage qui plaira peut-être aux fans de notre Johnny Hallyday mais cela clôt lourdement un film qui, déjà, manquait cruellement de finesse.

La Ch’tite famille de Dany Boon. France, 1h47.

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