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Jusqu'à la garde: le film choc et essentiel sur les violences conjugales

Tout le monde en parle et pour une bonne raison. Le premier film de Xavier Legrand est un véritable électrochoc. Explications.

Copyright : Haut et court
Copyright : Haut et court

De quoi ça parle ? D’une femme qui, après une séparation, essaie de se défaire de l’emprise de son ex-mari qui utilise leur fils dont il a la garde alternée pour faire pression.

Le passif : Avant ce long-métrage, le réalisateur avait déjà signé un court métrage, “prequel” à cette histoire, dans lequel Léa Drucker jouait une femme qui décidait de quitter son mari violent.

Pourquoi c’est éprouvant ? Parce que le film dissèque toute la mécanique de la perversité et de la terreur entre cet ex-mari “au-delà de tout soupçon”, cet enfant pris dans un étau car contraint par la justice de voir son papa maltraitant, cette femme dévastée par son passé et par la peur qu’il lui arrive malheur à elle ainsi qu’à ses enfants.

C’est violent ? Très mais jamais physiquement. Pas de coups portés au corps ici mais une violence psychologique sourde et insoutenable et une tension extrême qui vous prend à la gorge dès la première minute pour ne plus jamais vous lâcher. Les regards et les silences en disent beaucoup plus que les mots.

Les acteurs ? Impressionnants de Léa Drucker en victime qui tente de sortir la tête de l’eau à Denis Ménochet en bourreau qui échappe totalement à la caricature et pointe justement du doigt la malice de certains agresseurs dont l’apparente sympathie cache des sommets de cruauté.

LA séquence : Difficile d’en sortir une tant la mise en scène est brillante mais la dernière est un sommet d’angoisse que les spectateurs n’oublieront pas de sitôt.

A voir parce qu‘à l’heure actuelle, alors que le harcèlement fait aux femmes est au coeur du débat, ce long-métrage est essentiel. Plus qu’un choc, c’est un uppercut et une oeuvre d’une rare intelligence !

De Xavier Legrand. France, 1h33.