L’interdiction de l’abaya à l’école, prélude à une nouvelle “guerre culturelle” ?

“La rentrée politique s’annonce chaude en France”, avec “plusieurs dossiers brûlants” à l’ordre du jour, parmi lesquels le port de l’abaya à l’école, que le gouvernement français vient d’interdire après “plusieurs mois” de polémique, écrit le site Observ’Algérie.

Invité dimanche soir du 20 heures de TF1, Gabriel Attal a annoncé qu’“on ne pourra[it] plus porter d’abaya à l’école”, au nom du respect de la laïcité. “Dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant”, a-t-il déclaré.

L’abaya est “une robe longue et fluide couramment portée par les femmes musulmanes”, mais aussi “par d’autres communautés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient”, note l’édition européenne de Politico. Contrairement au voile, interdit depuis 2004, son port dans les écoles relevait jusqu’à présent d’une “zone grise et n’était pas spécifiquement prohibé”.

Mais un récent rapport du ministère de l’Éducation, cité par le Corriere della Sera, a révélé une nette augmentation des violations de “l’interdiction d’afficher des symboles religieux” à l’école, avec “plus de 4 700 cas signalés” sur la seule année 2023, attisant la polémique sur l’abaya, devenue un objet politique et un casse-tête pour les chefs d’établissements scolaires.

“La France, qui a imposé une interdiction stricte des signes religieux dans les écoles publiques depuis que les lois du XIXe siècle ont supprimé toute influence catholique traditionnelle dans l’enseignement public, a eu du mal à mettre à jour ses directives pour faire face à une minorité musulmane croissante”, remarque Middle East Eye.

“Sujet brûlant”

“La laïcité dans les écoles françaises a toujours été un sujet brûlant”, renchérit Politico, “ses partisans affirmant que la religion, et l’islam en particulier, empiète sur l’espace public”, et ses détracteurs “soutenant en revanche que les minorités religieuses sont victimes de discrimination dans un pays historiquement chrétien”.

Notant que “les partis de droite ont fait pression” pour obtenir l’interdiction de l’abaya, tandis que “ceux de gauche exprimaient leurs inquiétudes quant aux droits des femmes et des filles musulmanes”, la BBC estime que l’annonce de dimanche “constitue la première décision politique majeure de M. Attal”, un peu plus d’un mois après sa nomination.

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