L’intelligence artificielle signe “la fin de la vérité”

“La fin de la vérité. Politique, amour, musique : comment l’intelligence artificielle (IA) peut nous tromper”, titre Der Spiegel dans son numéro daté du 8 juillet. Le magazine allemand, dont la une montre de fausses photos – le pape en train de faire la fête, Greta Thunberg dans un avion, Donald Trump en prison et Angela Merkel à la plage –, consacre tout un dossier aux manipulations de l’IA dont nous sommes déjà victimes.

Der Spiegel souligne que “l’effondrement de la vérité” n’est pas un phénomène nouveau, mais qu’il s’est amplifié à une vitesse considérable ces derniers mois avec les progrès de l’IA : “La vérité s’effondrait déjà dans les années 1990, lorsque des pionniers du numérique, comme Steven Spielberg, ressuscitaient des dinosaures sur grand écran et que le logiciel PhotoShop a appris à tous les photographes amateurs à retoucher.”

Mais, jusqu’à présent, les manipulations étaient coûteuses et très chronophages. Elles sont désormais quasi instantanées et à la portée de tous. “À l’avenir, nous devrons toujours supposer qu’une image n’est pas réelle”, déclare le photographe Boris Eldagsen, lui-même auteur de “promptographie”, des images réalisées avec des logiciels d’IA.

La spécialiste de l’IA Kate Crawford, professeure à l’USC Annenberg School for Communication and Journalism, chercheuse chez Microsoft Research et Richard von Weizsäcker Fellow à la Robert Bosch Academy, parle déjà d’un “tournant” dans l’histoire et alerte quant à ce que l’IA peut créer mais aussi détruire, en l’occurrence la vérité, voire la réalité.

Der Spiegel passe en revue les atteintes à la vérité qui se produisent déjà dans différents secteurs :

  • La politique : les démagogues s’en donnent à cœur joie, notamment grâce à la sous-réglementation de l’IA.

  • La musique : que deviendront les droits d’auteur si l’on clone les voix des chanteurs célèbres ?

  • La pornographie : de fausses images de viols créées à partir de viols réels, ce qui va rendre les poursuites encore plus complexes.

  • L’amour : les relations amoureuses virtuelles augmentent la solitude plutôt qu’elles ne la comblent.

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