L’intérim bientôt interdit aux jeunes soignants

Le gouvernement veut interdire l’intérim aux jeunes soignants diplômés (photo d’illustration prise en 2020 à Paris)
JOEL SAGET / AFP Le gouvernement veut interdire l’intérim aux jeunes soignants diplômés (photo d’illustration prise en 2020 à Paris)

JOEL SAGET / AFP

Le gouvernement veut interdire l’intérim aux jeunes soignants diplômés (photo d’illustration prise en 2020 à Paris)

POLITIQUE - Nouvelle règle. Le budget de la Sécurité sociale pour 2023, présenté ce lundi 26 septembre en Conseil de ministres, inclut une mesure de « régulation de l’intérim » visant les jeunes soignants « en sortie d’écoles », qui devront d’abord exercer en salarié ou en libéral « pendant une durée minimale ».

Le gouvernement entend ainsi s’attaquer à une pratique en plein essor, dont le coût a bondi de 500 millions d’euros en 2013 à plus de 1,4 milliard en 2018, plombant d’autant les comptes des hôpitaux tout en « déstabilisant les équipes » de soins, indique le ministère de la Santé.

Selon l’avant-projet, les entreprises de travail temporaire ne pourront plus, dès le 1er janvier, mettre à disposition des établissements de santé des soignants débutants. Elles devront s’assurer que les médecins, dentistes, pharmaciens, sages-femmes et autres professionnels de santé, dont la liste sera fixée par décret, aient déjà « exercé leur activité dans un autre cadre (...) pendant une durée minimale ».

Les internes en médecine se mobilisent

« Cette durée sera négociée », précise le ministère, qui fait de cette restriction un « enjeu d’éthique », au même titre que l’encadrement des tarifs de l’intérim médical. Inscrit dans la loi depuis bientôt sept ans, ce plafonnement des rémunérations n’est toujours pas appliqué, malgré un nouveau texte voté en 2021. « Le contexte du Covid ne nous a pas permis de déployer cette mesure », se justifie le cabinet du ministre François Braun, qui promet de vite remettre le sujet sur la table. Et ce n’est pas tout.

Le budget de la Sécurité sociale prévoit également d’allonger d’un an les études des internes en médecine. Une « année de consolidation » au cursus des futurs généralistes, qui serait effectuée hors de l’hôpital et « en priorité dans des zones sous-dotées », selon le texte présenté ce lundi. L’objectif affiché est « d’enrichir leur formation » et « d’accompagner leur installation rapide », mais aussi de tenir une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Le chef de l’État souhaitait ainsi envoyer « un renfort massif dans les déserts médicaux ».

Une annonce qui ne passe pas chez les principaux intéressés. « Formellement opposée » à cette mesure « coercitive », l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) dénonce une « injustice », dans un communiqué publié ce lundi. Accusant l’exécutif « d’instrumentaliser les médecins en formation pour (y) répondre à moindres frais », l’Isni déplore une réforme « menée sans concertation » et prédit qu’elle « court au désastre ».

Sa présidente, Olivia Faigneau, annonce qu’elle « lancera une grande mobilisation à partir du mois d’octobre, allant jusqu’à la grève de tous les internes ». Gageons, dans ce contexte, que la nouvelle règle interdisant l’intérim aux jeunes diplômés ne soit pas de nature à calmer ce début de fronde.

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