L’expatriation, un tremplin avant une reconversion

Senay Tansu a vu du pays. Elle a fait toute sa carrière à l’étranger dans de grands groupes. “Il y avait des jours où j’avais des réunions dans trois pays. Le matin à Vienne, à midi à Copenhague, le soir quelque part en Allemagne”, se souvient-elle dans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Elle allait d’une capitale européenne à une autre, son ordinateur portable toujours avec elle. “Les cafés, les salons d’aéroport, c’était ma vie.” Accomplie professionnellement, Senay Tansu, Allemande d’origine turque, a été classée parmi les 50 femmes d’affaires les plus influentes de Turquie, où elle a travaillé pendant trois années d’affilée pour le magazine américain Forbes. Dans les années 2000, elle est responsable de l’expansion de la marque de prêt-à-porter espagnole Zara en Allemagne. Elle arrive alors à Hambourg, une ville dont elle est “tout de suite tombée amoureuse”.

Cette vie d’expatriation prend fin de façon brutale à Londres, quand Senay Tansu contracte le Covid-19 lors d’un voyage d’affaires. “Elle était allongée seule dans cette chambre d’hôtel, toussant et fiévreuse, sa famille à des centaines de kilomètres, et se demandait : ‘Qu’est-ce que je fais ici en définitive ?’” raconte le Spiegel.

À 52 ans, elle décide donc de s’installer pour de bon à Hambourg et d’ouvrir un café, le New Work Café. Cette reconversion doit énormément à son expérience à l’étranger. Toujours en déplacement, Senay Tansu mangeait souvent mal, dans des endroits peu adaptés pour le travail. Elle craignait, si elle devait s’absenter, de se faire voler son ordinateur. Elle n’avait pas toujours d’espace où s’isoler pour une réunion en ligne. Son café répond à tous ces besoins : une nourriture saine et écoresponsable (pas d’avocat au menu, précise-t-elle), des cabines pour les appels, des casiers pour laisser ses affaires en sécurité, un lieu de travail ergonomique et des incitations fiscales pour pouvoir déduire ses frais de ses impôts, si besoin. Senay Tansu emploie d’ailleurs certains de ses anciens collègues rencontrés durant sa période d’expatriation.

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