« L’Exorciste du Vatican » : vade retro, nanar bigot !

Russell Crowe dans L'Exorciste du Vatican.  - Credit:Sony pictures
Russell Crowe dans L'Exorciste du Vatican. - Credit:Sony pictures

Cinquante ans séparent L'Exorciste de L'Exorciste du Vatican. Le premier, un chef-d'œuvre signé William Friedkin qui terrifia les foules à sa sortie en 1973, n'a rien perdu de sa puissance anxiogène ni de son intelligence. Le second, en salle ce mercredi, fera probablement encore rire jusqu'au fin fond des paroisses dans un demi-siècle et au-delà. Reconnaissons au réalisateur Julius Avery une sacrée foi dans ce projet 100 % bigot pour oser s'aventurer dans un genre à la messe déjà mille fois dite avant lui par des croisés autrement plus compétents. La Malédiction, Prince des ténèbres, L'Exorciste III, Le Dernier Exorcisme, Conjuring, les dossiers Warren (et ses deux suites), The Witch… Le cinéma d'épouvante regorge de grands frissons au rayon goupillon et L'Exorciste du Vatican avait donc fort à faire pour nous donner à son tour la chair de poule, par-delà les figures imposées de la chasse au Malin. On s'en doutait un peu au vu de la bande-annonce : c'est raté.

Quoiqu'un robuste doute nous habite quant au sérieux de l'entreprise, tant elle cumule jusqu'à l'ivresse les poncifs, le second degré n'est ici pas suffisant pour justifier autant de paresse. Adapté de deux ouvrages autobiographiques publiés en 1992 et 1993 par le véritable prêtre exorciste italien Gabriele Amorth (décédé en 2016 à l'âge de 91 ans), le scénario suit la possession d'un garçon américain par un démon, dans une abbaye espagnole durant l'été 1987. Désemparée, la mère veuve du petit Henry [...] Lire la suite