L’ex-compagne de Julien Bayou donne sa version des faits

Julien Bayou à l’Assemblée le 20 octobre 2022.
ALAIN JOCARD / AFP Julien Bayou à l’Assemblée le 20 octobre 2022.

POLITIQUE - Plusieurs ex-compagnes de Julien Bayou, en retrait depuis qu’il fait l’objet d’accusations de violences psychologiques, témoignent ce mercredi 26 octobre dans Reporterre. Parmi ces récits, celui de la femme dont Sandrine Rousseau avait évoqué le cas sur le plateau de C à Vous.

Agathe (le prénom a été modifié), s’exprime pour la première fois et détaille ce que la députée EELV a qualifié de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes ». Âgée de sept ans de moins que l’ancien patron des Verts, elle évoque une relation difficile, où Julien Bayou est accusé notamment d’avoir « joué avec sa mémoire, sur ce qu’il me disait, sur ce que j’avais entendu. » « Petit à petit, c’est de mes souvenirs à moi, de ma réalité à moi, que je commençais à douter » raconte-t-elle.

Elle raconte plus particulièrement trois épisodes marquants. Le premier lors du premier confinement du printemps 2020, où elle va vivre dans une maison prêtée avec Julien Bayou. Ce dernier invite une autre couple d’amis et sur place, Agathe apprend que la femme de ce couple se trouvait au Bataclan le soir des attentats. Selon Reporterre qui a recueilli son témoignage, cela ravive un « traumatisme » liée à une altercation quelques années plus tôt avec un détenu radicalisé alors qu’elle travaillait en prison. Face aux reproches de sa compagne, Julien Bayou « me dit que puisque c’est fait, il fallait que ça me glisse dessus », raconte Agathe.

Le deuxième évènement a lieu pendant la campagne régionale de 2021. Agathe découvre le nom d’un homme qu’elle accuse de viol dans la liste des soutiens que Julien Bayou a fait inscrire sur son site de candidat en Île-de-France. Il lui aurait alors répondu avoir « oublié d’enlever le nom ». « J’en suis venu à me demander s’il ne faisait pas exprès de me faire revivre mes traumatismes », rapporte Agathe.

Enfin, Agathe rapporte avoir dissimulé une fausse couche à son compagnon par peur « qu’il minimise ma souffrance, comme il le faisait à chaque fois ». Le couple se sépare - à l’initiative de Julien Bayou qui la quitte par message selon son ex-compagne. Ce n’est que plus tard qu’il sera informé par Agathe qui souhaite « faire son deuil ». L’écologiste mettra « plusieurs mois à accéder à sa requête » d’organiser un « petit rituel », écrit Reporterre.

« Rien d’illégal », estiment plusieurs interlocuteurs

Agathe confirme avoir fait deux tentatives de suicides qu’elle lie à sa relation avec Julien Bayou. L’une est gérée par Caroline de Haas qui témoigne dans Reporterre. Mais Julien Bayou affirmera le lendemain, dans un e-mail envoyé à plusieurs personnes dont l’une de ses ex, qu’il est aussi intervenu. E-mail qui provoque la colère d’Agathe qui répond : « Je vais m’arranger pour que tu sois mis hors d’état de nuire. Tu as oublié qui j’étais mais puisque je ne suis pas morte ne t’inquiète pas, ou plutôt inquiète toi. Je vais revenir, et en force [...]. La chute va être douloureuse ». C’est ce message que Julien Bayou avait mentionné dans un article publié en juillet par Le Figaro.

Au-delà du témoignage d’Agathe, deux autres femmes anonymisées sous les pseudos de Claire et Jeanne évoquent des relations aussi difficiles. Elles évoquent un mélange souvent malsain entre les relations privées et professionnelles, la crainte pour l’une d’entre elles d’être « blacklistée » du parti si elle décidait de quitter Julien Bayou, ainsi que des tromperies, présentées par le député comme des relations libres, mais dont ses ex disent ne pas avoir été informées au préalable. Toutefois, de nombreuses personnalités estiment que les faits qui lui sont reprochés n’ont « rien d’illégal. »

Contacté par Reporterre, Julien Bayou a refusé de répondre et renvoyer vers ses précédentes déclarations dans le journal Le Monde. « Pour définir les violences psychologiques, l’intention est un élément important. Cela repose sur des faits identifiables : des menaces, des intimidations, des moqueries, le fait de rabaisser la personne, de lui imposer des opinions. Il n’y a rien de tout cela », avait-il déclaré.

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