L’eau, notre bien commun

Il y a trois semaines, notre hebdomadaire entamait sa trêve estivale. Mais le monde, lui, n’a connu aucune trêve. En à peine quelques jours, le Niger a été l’objet d’un coup d’État militaire qui déstabilise toute la région, déjà très perturbée par le terrorisme sahélien. À l’heure où nous bouclons, la fin de l’histoire reste encore à écrire. La Cedeao interviendra-t-elle, comme elle en a fait la menace ? La junte désormais au pouvoir est-elle prête à des concessions ? Nous n’avons pas les réponses.

Pendant ce temps-là, plus au nord, sur le front ukrainien, la contre-offensive menée par Kiev semble s’enliser, et c’est depuis les airs que Russie et Ukraine s’attaquent mutuellement. Les drones ukrainiens atteignent Moscou, tandis que la Russie bombarde Odessa.

Ces deux actualités, nous les traitons en focus, dans nos pages. Mais c’est à un sujet plus universel que nous avons choisi de consacrer la une. À l’eau douce, le premier des biens communs, “le sang qui fait vivre notre planète”, pour reprendre les mots des scientifiques et économistes qui signent l’un des deux grands articles de notre dossier. Ce n’est pas la première fois que nous évoquons ce sujet, mais cette fois-ci nous avons choisi de le traiter en parlant des communs. En essayant d’imaginer – ou de revenir – à une autre gestion de l’eau, où la propriété privée ne ferait plus la loi.

Ce qui nous a inspiré ce dossier, c’est un reportage du magazine tunisien Inkyfada à Tamaghza, dans l’ouest du pays. Dans cette oasis comme dans une grande partie de la Tunisie, la propriété individuelle est encore un concept nouveau. Plusieurs régions sont gérées par des structures sociales qui utilisent un système de gestion des biens et des ressources différents du concept de propriété individuelle. Ainsi, les “communs” – qui sont un concept d’autogestion autour d’une ressource – sont encore monnaie courante. “Ici, l’eau est gratuite pour tout le monde ! Ça a toujours été ainsi et ça le restera !” s’exclame Mohamed, membre du groupement de développement local de Tamaghza.

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