Pour l’Arménie : l’appel des intellectuels

Manifestation de soutien aux Arméniens du Haut-Karabakh, à Bruxelles, le 1er octobre 2023.  - Credit:Simon Wohlfahrt/AFP
Manifestation de soutien aux Arméniens du Haut-Karabakh, à Bruxelles, le 1er octobre 2023. - Credit:Simon Wohlfahrt/AFP

À Bruxelles, dimanche 1er octobre, 10 000 Arméniens et Arméniennes étaient présents pour crier, devant les institutions de l'Union européenne (UE), leur détresse mais aussi leur indignation et parfois leur colère, face au nettoyage ethnique dont l'Artsakh – mieux connu sous le nom de Haut-Karabakh – est aujourd'hui victime, dans une indifférence quasi générale, sinon un silence assourdissant, depuis l'offensive éclair menée, le 19 septembre, par l'armée azerbaïdjanaise à son encontre.

Ainsi, plus de 100 000 Arméniens, sur les 120 000 qui habitaient cette région enclavée dans l'Azerbaïdjan, ont déjà quitté précipitamment, en deux semaines à peine, ce qui, depuis plus de 2 000 ans pourtant, était considéré, à juste titre, historiquement comme leur berceau identitaire, culturel et religieux.

Car, oui, le Haut-Karabakh, la terre chrétienne la plus ancienne au monde, est en effet à l'Arménie ce que, pour employer ici une analogie, Jérusalem, par exemple, est aux Juifs : leur âme, sacrée et ancestrale, même !

Les plus grands génocides du XXsiècle

Ce n'est pas là, du reste, la seule comparaison que l'on peut légitimement établir, en cette tragique circonstance, entre Juifs et Arméniens. Ces deux peuples martyrs, frères dans leur malheur, ont en effet vécu, sous l'impitoyable férule de la barbarie la plus effroyable, les deux plus grands génocides du XXe siècle.

Les Juifs, bien évidemment, avec 6 millions de morts, durant la Seconde Guerre mondiale, dans les camps d [...] Lire la suite