L’archéologie du paysage sonore : une discipline rare qui peut étonner !

Ça m'intéresse : Vous êtes la seule à exercer votre discipline, l’archéologie du paysage sonore. De quoi s’agit-il ?

Cela consiste à analyser les ambiances phoniques d’autrefois en s’appuyant sur des sources de texte ou d’image. Les documents regorgent d’informations. J’en propose des modèles audibles. Je vais capter les sons du passé qui existent encore dans notre présent, notamment ceux de l’artisanat. Ils représentent un patrimoine culturel immatériel très riche. Mais je n’invente rien. Si un son a disparu et qu’il n’y a personne pour le faire revivre, c’est un trou. On ne l’a pas.

À quelles périodes vous intéressez-vous particulièrement ?

Je suis dix-huitiémiste de formation mais j’ai travaillé autant sur la période gallo-romaine que sur le début du XXe siècle. J’ai restitué le son du quartier du Châtelet, à Paris, au XVIIIe siècle. Pour cela, j’ai fouillé la littérature, les testaments, les documents administratifs permettant de localiser les artisans : quels métiers étaient pratiqués ? Où ? Avec quels outils ? Il faut se comporter en enquêteur et tirer des fils, dans le passé comme dans le présent.

Comment ce quartier de la capitale sonnait-il il y a trois siècles ?

La déambulation dans cette zone du centre de Paris représente à peu près 80 % des scénarios sonores que l’on peut trouver dans n’importe quelle ville à l’époque. On peut distinguer trois couches : la géophonie, qui a trait au lieu (la Seine et le vent), la biophonie (les animaux que l’on trouve aux différentes (...)

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