“L’Allemagne est-elle redevenue l’homme malade de l’Europe ?”

Près de vingt-cinq ans après avoir qualifié l’Allemagne d’“homme malade de l’Europe”, The Economist reprend la même expression pour décrire la crise qu’elle traverse actuellement.

Sur sa une du 19 août, le journal britannique affiche l’image d’un “Ampelmann”, l’emblématique homme à chapeau des feux de signalisation est-allemands. Mais, contrairement à ce que pourrait laisser penser son pas déterminé, celui-ci est représenté sous perfusion. “L’Allemagne est-elle redevenue l’homme malade de l’Europe ?” peut-on lire en lettres blanches sur fond noir, au-dessus de l’illustration vert néon.

“Autrefois réputée pour ses bonnes performances en matière de croissance, la première puissance économique du Vieux Continent est désormais à la traîne”, développe le journal libéral londonien. Des réformes menées au début des années 2000 avaient permis au pays de surmonter les difficultés de la réunification, de faire baisser le chômage et de dépasser ses partenaires européens sur le plan économique. Mais ce “miracle” touche à sa fin.

Le pays est entré en récession en début d’année et “pourrait bien être la seule grande puissance économique à se contracter sur l’année 2023”. Dans le même temps, son manque d’investissements dans des secteurs stratégiques, comme la défense, les transports ou encore les nouvelles technologies, commence à se faire sentir. D’autant que le poids de son administration l’empêche de changer rapidement d’orientation.

“Ajoutez à cela la dégradation de la situation géopolitique, les difficultés à éliminer les émissions de carbone, et les défis associés à une population vieillissante”, et vous obtenez un pays en grandes difficultés.

La tentation de l’immobilisme

“S’il veut prospérer dans ce monde plus divisé, plus écologiste et plus vieillissant que jamais, Berlin devra adapter son modèle économique”, estime The Economist.

Selon l’hebdomadaire, l’Allemagne doit encourager l’innovation, attirer de nouveaux talents pour combler son manque de main-d’œuvre qualifiée, s’éloigner de son obsession de l’austérité et investir davantage. Dans le même temps, il faudrait repenser la transition énergétique, et anticiper les conséquences d’une éventuelle rupture avec la Chine, premier partenaire commercial du pays d’outre-Rhin.

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