Pour l’Algérie, Israël et le Maroc sont “deux colonisateurs qui se soutiennent”

Lundi 17 juillet, les autorités marocaines ont annoncé la réception par le roi Mohammed VI d’une lettre officielle rédigée par le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Dans celle-ci, le dirigeant hébreu a fait part de son intention de reconnaître la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental et d’ouvrir un consulat dans la ville de Dakhla, située en territoire sahraoui. L’ancienne colonie espagnole est revendiquée depuis près de cinquante ans par le Maroc – qui en contrôle de facto environ 80 % – quand une large partie des Sahraouis réclament leur indépendance.

Cette nouvelle vient confirmer les rumeurs qui couraient depuis plusieurs semaines. Elle apparaît comme la continuation du processus de normalisation des relations israélo-marocaines, initié en décembre 2020 par la signature des accords d’Abraham par le royaume chérifien. Soutien de la cause sahraouie, l’Algérie a fort peu goûté cet ultime développement. Observ’Algérie s’insurge contre “une décision qui sonne comme une nouvelle provocation pour l’Algérie”. Le site d’information rappelle que l’ONU, par l’intermédiaire de son opération de maintien de la paix Minurso, cherche à organiser un référendum “libre et équitable” sur la question de l’autodétermination du Sahara.

“Pas étonnant”

Le site TSA - Tout sur l’Algérie réagit de façon particulièrement acerbe, en dressant un parallèle avec la Palestine : “La décision d’Israël de reconnaître l’occupation marocaine du Sahara occidental n’est pas étonnante de la part d’un pays qui occupe les territoires palestiniens et une partie du territoire syrien. En somme, un colonisateur qui apporte son soutien à un autre.”

Le quotidien Le Soir d’Algérie ne mentionne même pas la réception de la missive israélienne par Rabat. Il préfère relayer une dépêche de l’agence de presse algérienne APS donnant notamment la parole à un haut responsable du Front Polisario, mouvement politique et armé dont l’objectif est l’indépendance du Sahara. Le diplomate Oubi Bouchraya Bachir dénonce ainsi des “violations odieuses et systématiques des droits de l’homme” dans les villes tenues par le Maroc, le tout “devant le silence assourdissant de la communauté internationale”.

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