L’agriculture française doit-elle laisser les clés du tracteur à Niel et McKinsey ?

Le futur de l’agriculture française se dessine quelque part dans les Yvelines sur le campus dit « agricole » baptisé Hectar.  - Credit:Darek SZUSTER / MAXPPP / PHOTOPQR/L'ALSACE/MAXPPP
Le futur de l’agriculture française se dessine quelque part dans les Yvelines sur le campus dit « agricole » baptisé Hectar. - Credit:Darek SZUSTER / MAXPPP / PHOTOPQR/L'ALSACE/MAXPPP

Il va falloir s'y faire (ou pas…), le futur de l'agriculture française se dessine quelque part dans les Yvelines sur le campus dit « agricole » baptisé Hectar. Une pouponnière lancée et financée en 2020 à Levis Saint-Nom par le milliardaire Xavier Niel et Audrey Bourolleau. La jeune femme, passée du groupe Bic à la direction marketing de Rothschild, est propulsée en 2012 à la tête d’un puissant lobby viticole, « expérience » qui lui vaudra d’être nommée conseillère à l’agriculture d’Emmanuel Macron. Le site, établi sur 600 hectares, a donc été acquis par l’ex-directrice de Vin et société avec son mari Xavier Alberti, président de Châteaux & Hôtels Collection. Une « expérience » qui ressemble à une « usurpation de profession » orchestrée par le patron du numérique, copropriétaire du Journal Le Monde et promoteur de la viande végétale.

Ou comment, depuis leurs start-up et leurs comptes en banque, ces philanthropes, à n'en point douter coutumiers de la pioche, de la bêche et du râteau, ont, de surcroît, décidé de rallier à leur cause le cabinet de conseils McKinsey. Lequel, comme chacun le sait désormais, oriente l'avenir de nos petites sociétés, murmure à l'oreille des présidents, influence la marche du monde et empoche les dividendes versés par le contribuable français.

McKinsey donc, qui vient d'installer sur le site de Niel et de Bourolleau un « simulateur d'agriculture régénératrice ». Il faudrait, mesdames Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Vé [...] Lire la suite