L’affaire Depardieu, ou “l’ambivalence” française

Une cinquantaine de personnalités du monde artistique, de la trempe de Nathalie Baye, Carole Bouquet, Charlotte Rampling, Bertrand Blier, Jacques Weber, Roberto Alagna, Carla Bruni ou Jacques Dutronc ont publié mardi 26 décembre une tribune dans les pages du Figaro pour défendre Gérard Depardieu, un “géant du cinéma” victime selon elles d’un “lynchage” immérité.

Les signataires – qui appartiennent à peu près tous à la génération de l’acteur des Valseuses – dénoncent notamment le “torrent de haine qui se déverse” actuellement sur le comédien de 74 ans, mis en examen pour viols. “Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque. Par son génie d’acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays”, écrivent-ils.

La tribune “a provoqué une vive polémique, plusieurs associations féministes exprimant leur rejet du texte et de ses signataires, les accusant de manquer d’empathie pour les victimes”, observe le quotidien mexicain El Universal.

“Douche froide”

“Ces figures du cinéma français ne sont pas les seuls grands noms à avoir pris la défense de Depardieu depuis le début de l’enquête”, souligne The Wrap, rappelant que le “président français, Emmanuel Macron, a qualifié les nombreuses allégations d’agressions sexuelles contre l’acteur de ‘chasse à l’homme’”.

Invité le 20 décembre sur le plateau de l’émission C à vous, le chef de l’État n’avait pas caché sa “grande admiration” pour Depardieu. “Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier […]. Il rend fière la France”, avait-il déclaré. “Vous pouvez accuser quelqu’un, il y a peut-être des victimes, mais il y a aussi une présomption d’innocence qui existe.”

“Pour les associations de défense des droits des femmes et des enfants, déjà minées par l’intervention d’Emmanuel Macron, cette tribune est une nouvelle douche froide”, juge Le Soir.

Et, alors que “le président français avait fait de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles la grande cause de son deuxième quinquennat, le cas Depardieu cristallise toute l’ambivalence d’une partie de la société française – du monde culturel au monde politique – quand il s’agit des violences faites aux femmes”, estime le quotidien bruxellois.

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