L’affaire des brassards “One Love” illustre la propension de la Fifa à “ruser, tromper, duper”

Une main sur la bouche en signe de protestation. C’est le geste fait, ce mercredi 23 novembre, par les footballeurs de la Mannschaft avant leur premier match lors de cette Coupe du monde au Qatar, contre le Japon. Ils ont ainsi critiqué l’interdiction faite à sept capitaines d’équipe européenne de porter un brassard “One Love” dans le cadre d’une campagne de soutien aux droits des LGBTQI.

En Allemagne, la position de la Fédération internationale de football (Fifa) – qui a menacé les joueurs arborant le brassard arc-en-ciel de cartons jaunes – a fait l’objet de nombreux reproches. Pourtant, un tel scandale était à prévoir, analyse la Süddeutsche Zeitung. Pour le journal de gauche, il était même “naïf” de penser qu’une institution aussi problématique que la Fifa agirait autrement.

Des sélections qui ont “cédé au chantage”

“Ruser, tromper, duper, tels sont les principaux instruments de la Fifa”, écrit le titre allemand, qui fustige ceux qui croient encore que “la fédération est une organisation sérieuse qui s’efforce de régler correctement les questions problématiques”. Il donne l’exemple de ses déclarations sur la consommation d’alcool des supporteurs sur place. “Pendant des années elle a promis qu’elle serait autorisée [autour des stades qataris] – pour revenir là-dessus la veille du coup d’envoi.”

Mais le journal dénonce également l’attitude de “la Mannschaft et des autres équipes qui ont cédé au chantage” de la Fifa et du Qatar, un pays où l’homosexualité est considérée comme illégale. Si les capitaines de chaque sélection avaient choisi de porter leur brassard “One Love” malgré les menaces de sanctions sportives, ils auraient peut-être changé l’issue de la compétition.

“Un tel scandale aurait non seulement provoqué des réactions à grande échelle dans le football européen, mais il aurait dépassé tous ceux qui ont fait date dans les annales de la Fifa, du but de Wembley [de l’Angleterre contre l’Allemagne en 1966, un des plus contestés de l’histoire du football] à la ‘main de Dieu’ de Maradona [en 1986].”

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